Taux de natalité : un plus bas historique pour la Corée du Sud

05 mars


Les sud-Coréens ne font plus de bébés. C'est un fait. L'année dernière, le taux de fécondité a enregistré un niveau jamais atteint jusqu'à présent : 0,92 enfant par femme. Déjà, en 2018, l'alerte avait été sonnée avec un niveau sous la barre d'un enfant par femme (0,98).

Ce n'est même plus la peine de se comparer aux autres pays membres de l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE). La moyenne du taux de fécondité des 36 nations était de 1,65 enfant en 2017 et aucun pays ne compte un taux inférieur à un. Pour information, l'indice synthétique de fécondité nécessaire au maintient de la population est de 2,1 enfant.

En 2019, le nombre d'enfants nés en Corée du Sud a à peine dépassé les 300 000. Il était plus exactement de 303 100. Une chute de 7,3 % (326 800) par rapport à l'année précédente, qui était déjà à son niveau le plus bas depuis l'enregistrement de ces données par le Bureau des statistiques (Kostat) en 1970.



Depuis 50 ans, les naissances sud-coréennes ont chuté à un rythme inégalé autour du globe : à un million par an il y a un demi-siècle, elles n'étaient plus qu'à 400 000 en 2002 puis dans les 300 000 en 2017.

Face à cet enjeu démographique qui touche la Corée du Sud et s'amplifie au fil des années, faisant de la population locale celle qui vieillit le plus rapidement sur la planète, les gouvernements successifs ne cessent de chercher des solutions. En vain.

Accorder plus de temps à la maison aux fonctionnaires : aucun effet. Offrir des aides financières de plus en plus importantes aux familles nombreuses : pas motivant. Supporter les frais d'inscriptions dans le système éducatif : la culture des hagwons (instituts d'apprentissage privés) est trop importante dans une société de compétition permanente dès le plus jeune âge et coûte trop chère aux familles.


Dernière solution trouvée par l'administration de Moon Jae-in : allongement de la durée du crédit de naissance pour les enfants de 0 à 6 mois lié à la pension nationale. Un système imaginé et présenté le 5 mars par le ministère de la Santé et des Affaires sociales dans le cadre de son "Plan de travail 2020". Le ministère souhaite légiférer au plus vite sur le sujet. Plus grossièrement, il s'agit de réduire les angles morts en élargissant les critères de soutien au crédit de maternité et en augmentant les droits aux pensions mensuelles des femmes.

Mais cela risque d'être une fois de plus un coup d'épée dans l'eau. La baisse des naissances est avant tout un problème culturel. Alors que dans la société coréenne, le mariage était "obligatoire" (pression sociale très importante) pour avoir des enfants, la chute des unions en Corée du Sud serait principalement la raison à ce recul constant du taux de fécondité.


Cela fait 8 ans que le nombre de mariages est en chute libre au pays du Matin clair.  Si en 2011, 329 870 unions ont été célébrées, en 2019, seulement 239 210 mariages ont eu lieu. En glissement annuel, c'est une régression de 18 412 mariages ! Du jamais vu depuis 1970 et le début de la collecte des statistiques sur le sujet.

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