Prostitution : triste record pour les coréens

31 janvier

ÉDITORIAL - La prostitution existe un peu partout en Corée du Sud et sous différentes formes. Si la constitution nationale ne la reconnait pas et que des descentes de polices ont parfois lieu dans les "bordels" peu discrets, la prostitution fait partie de la vie sociale des hommes d'affaires coréens. Terminer à des heures pas possible du lundi au samedi, voir son épouse et ses enfants quelques minutes par jour, toujours chercher à plaire à son patron en acceptant tout (et n'importe quoi), cela fini bien souvent par une sortie en solo dans les salons de massage du quartier d'affaire de Gangnam ou du centre financier de Yeouido, ou entre collègues dans un room-salon de la ville où la soirée se terminera par une sauterie générale ou un bref passage nocturne en Motel (chambre avec tarif à la demi-heure). Comment un agent commercial arrive à faire signer de grands contrats ? Comment un père saura amadouer le doyen d'une grande université pour faire entrer plus facilement son enfant ? Comment un député obtiendra plus de voix  pour un amendement ou une élection locale ?

La prostitution étant illégale, le manège reste discret. Il suffit de se poster à proximité d'un soit-disant karaoké (room-salon) dans une zone comme Apgujeong ou Gangnam pour comprendre le mécanisme bien huilé : [1] Une poignée d'hommes en costard descendent dans un karaoké après avoir commencé au restaurant et enchaîné dans un bar. [2] Une Bentley ou autre voiture de luxe (ou un camion-wagon, en fonction du quartier) arrive au bout de quelques minutes d'où descendent quatre ou cinq filles qui se dirigent dans le karaoké. [3] Une ou deux filles remontent, passent un coup de fil, attendent deux minutes avant de voir la même "Bentley" venir les récupérer parce qu'elles n'auront probablement pas séduits leurs "clients". [4] En fonction du room-salon, se passe ce qu'il doit se passer (accolades, attouchements ou plus). [5] Les filles repartent soit avec l'un des hommes dans un motel souvent à proximité des concentrations de bars et restaurants de la ville ou retrouvent leur "Bentley" pour enchaîner sur une autre sortie. Ce manège n'est pas très compliqué à comprendre et donc à intercepter pour les policiers. Mais rien n'est fait pour que cela s'arrête. A part lorsque les établissements vont trop loin, comme récemment dans certains hôtels (exemple : Ramada Seoul de Samseong-dong, Gangnam, fermé un mois en mars 2013) qui au sous-sol propose des karaokés puis dans certaines chambres mettent à disposition des hommes des prostitués.

La Corée du Sud en mode nocturne, c'est un mélange explosif de corruption, de sexe et de prostitution. Tout le monde le sait, mais personne ne dit rien. Les collègues que l'on croise le lendemain au bureau n'échangeront aucun regard complice rappelant les "évènements" de la veille, ou la femme au foyer qui voit son mari rentrer et se doute bien de quelque chose. Cela fait partie de la culture locale et empêche bien entendu l'essor des femmes dans le monde du travail. Comment une commerciale peut-elle faire face à un agent commercial d'une société concurrente qui emmène ses clients aux room-salons ? Compliqué... Il y a plusieurs raisons à ce phénomène parmi lesquelles une éducation sexuelle extrêmement pauvre dans les écoles, des lieux de rencontres discrets pour toute sorte de relations et accessibles dès le plus jeune âge comme les kiss-bang pour embrasser une fille de son choix ou les DVD-bang pour regarder des films dans des canapés-lits (!), l'accès complètement interdit à la pornographie sur Internet, ou encore la confucianisme qui inconsciemment donne à l'homme le rôle du patriarche, du "chef de la maison", et donc "tous les droits".

Mais la prostitution sud-coréenne n'est pas la seule à intéresser les milieux d'affaires coréens. De plus en plus d'hommes d'affaires n'hésitent pas à se rendre chez les prostitués lors de leur voyage dit d'affaires. L'institut coréen de criminologie a ainsi voulu en savoir plus sur cette tendance et n'a pas été déçue du résultat. En se basant sur les rapports d'arrestations des autorités locales des pays d'Asie du Sud-Est, sur des rapports des Nations-Unies, sur des enquêtes menées sur le terrain au Vietnam, en Thaïlande, au Cambodge et aux Philippines, et par des entretiens avec les travailleurs sociaux et le voisinage des zones favorables à la prostitution dans ces pays, l'institut coréen de criminologie révèle dans un rapport rendu public que les hommes coréens surpassent de loin les japonais et les chinois en termes de visites chez les prostitués des pays d'Asie du Sud-Est. En 2011 par exemple, ce sont pas moins de 920 000 coréens qui se sont rendus au Philippines en faisant la première population étrangère. Idem pour le Cambodge (si l'on retire les vietnamiens) avec 340 000 coréens. Au Vietnam, ils sont en deuxième position derrière les Chinois dont le pays à une frontière commune.

Dans un rapport de 2010, les Nations-Unies rapportaient que les sud-coréens étaient les premiers "consommateurs" de prostitutions avec des mineurs au Cambodge, en Thaïlande et au Vietnam. Le département d'Etat américain confirmait cette donnée poussant même jusqu'aux îles du Pacifique. Pour l'institut de criminologie, une des raisons vient du fait que les hommes ne savent généralement pas que la loi coréenne condamne tout acte sexuel payant effectué hors du sol coréen. Une enquête menée en octobre dernier par l'institut dévoilait que 77.7% des hommes n'étaient pas au courant que leur geste était condamnable et 78.5% estimaient que les chances qu'ils soient condamnées étaient très basses. Une autre raison vient du fait que les packages touristiques destinés aux hommes pour se rendre dans ces pays d'Asie du Sud-Est inclus généralement de la prostitution et que les touristes séjournent dans des zones où les sollicitations pour des actes sexuels sont fréquentes (ou sont guidés vers ces zones par des guides touristiques coréens). Une bien mauvaise image locale et internationale pour les coréens...

Et au-delà du problème des hommes, les prostitués coréennes n'hésitent plus à s'exporter. Le Japon et la Chine sont des cibles souvent choisis pour échapper aux autorités coréennes, mais les plus jeunes font des demandes de visa vacances-travail pour partir aux Etats-Unis ou en Australie où pendant un an (ou plus) elles se prostitueront pour gagner plus d'argents qu'en Corée. Ci-dessous, reportage d'investigation sur les prostitués coréennes au Japon :


Par Arosmik, 31 janvier 2013, 07h12, Séoul

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4 avis

  1. La femme qui loue sont Corp pour de l'argent ne vaux plus rien. est en plus elle détruit autrui par Le sida.

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    1. Pour moi, elle a autant de valeur sinon plus que la menagere moyenne ( bobonne) qui n'attirera jamais plus personne...

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  2. La femme qui trompe son marie ne sera j'amais heureuse.est ne trouvera plus le bonheur.elle souffrira de ces pêchée

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  3. "La Sagesse" écrit en français comme moi en coréen et, en plus, pour exprimer des c...

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