Le groupe Samsung a la tête qui tourne
17 févrierMalgré de nombreux pépins physiques cette dernière décennie (cancer des poumons et de graves pneumonies), l'autoritaire Lee Kun-Hee, premier héritier et grand patron de la dynastie Samsung tenait encore les rênes de ses 68 entreprises et des quelques 500 000 employés. Mais l'année 2014 lui sera décisive. À son retour d'Hawaï où il aura passé l'hiver au chaud, son cœur s'arrêtera de battre subitement le 10 mai. Un arrêt cardiaque qu'il surmontera tant bien que mal grâce aux plus prestigieux médecins du pays. Mais ce sera, d'une certaine manière, le coup de grâce.
Bien qu'il ne semble pas tout à fait prêt aux yeux des médias locaux, son seul fils, la troisième génération Lee, gravit étape par étape la hiérarchie du groupe depuis 1991 (vice-président du planning stratégique, puis Chief Customer Officer, puis Chief Operating Officer). Et c'est bien lui qui, au regard des difficultés physiques rencontrées par son père, prend la direction du navire : Lee Jae-Yong, 48 ans, diplômé de Seoul National University (Corée du Sud), de Keio (Japon) et de Harvard Business School (USA), Vice-Président du groupe Samsung depuis décembre 2012 et un des principaux actionnaires du groupe (11% de Samsung SDS).

"Il est avéré qu'il est nécessaire d'arrêter [Lee Jae-Yong],
à la lumière d'une nouvelle charge et de nouvelles preuves"
Interrogé au bureau du procureur pendant plus de 22 heures sur des soupçons de corruption, d'abus de biens sociaux et de parjure - 36.3 millions de dollars de pots-de-vin auraient été versés en 2015 à une fondation de Choi afin que la présidente Park favorise en retour une fusion au sein du groupe Samsung (Cheil Industries et Samsung C&T), mal perçue par le fond d'investissements américain Elliot Associates, qui permettait à Lee Jae-Yong d'accroître son contrôle de Samsung Electronics et prendre ainsi la tête du groupe -, un premier mandat d'arrêt a été émis le 16 janvier dernier. Mandat révoqué trois jours plus tard pour manque de preuves ("difficile de reconnaître un vrai besoin d'incarcération à l'encontre de Lee Jae-Yong" selon Cho Eui-Yeon de la Court Centrale de Justice).
Mais aujourd'hui, la donne est toute autre. "Il est avéré qu'il est nécessaire d'arrêter [Lee Jae-Yong], à la lumière d'une nouvelle charge et de nouvelles preuves" a annoncé la justice coréenne ce matin du 17 février. Après une comparution rapide devant un juge hier, un mandat d'arrêt à été émis tôt dans la matinée et Lee Jae-Yong a été arrêté pour corruption et emmené dans un centre de détention provisoire en dehors de la capitale Séoul. Un tremblement de terre pour la Corée du Sud, Samsung tenant d'une main ferme l'économie du pays (Samsung, c'est 13,8% de l'économie coréenne !). Depuis le scandale du "Choigate" et la destitution de la présidente Park, le pays avance au ralenti. Nombreuses sont les PME dont les activités ont été gelées depuis que ce scandale a émergé. "Le peuple a gagné !" criait la population dans la rue au jour de la destitution de la présidente. Oui, mais à quel prix...
What's your next move Lee Kun-Hee?

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