Les particules fines deviennent "catastrophe sociale"

13 mars


Si cela ne fera pas beaucoup avancer le schmilblick d'ici aux poussières jaunes du printemps, ça permettra néanmoins de considérer de manière légale le problème de la pollution de l'air en Corée du Sud et peut-être d'agir plus rapidement lors des prochains pics de pollution.

Le parlement sud-coréen a adopté ce matin huit projets de loi visant à mieux lutter contre les poussières fines, alors que le pays sort d'un nuage de pollution extrêmement long dans la durée et dense en particules ultra-fines.

Depuis le 19 février, Séoul avait un niveau de PM2.5 (particules ultra-fines) supérieur à 25, autrement dit un niveau mauvais (voire atroce), soit pendant très exactement 22 jours ! Côté PM10 (particules fines), le niveau était supérieur à 50 (niveau mauvais) du 20 février au 7 mars puis du 10 au 12 mars.

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 Autant dire qu'aujourd'hui, avec un niveau de PM2.5 autour de 1 et de PM10 autour de 60, la population coréenne peut respirer à nouveau.

La nouvelle législation prévoit une révision de la loi sur la gestion des catastrophes et la sécurité afin d'inclure les hautes densités en particules fines comme "catastrophe social". Quel changement cela apportera ? Cette désignation permet en fait au gouvernement d'utiliser des fonds publics et de prendre des mesures extraordinaires en matière d'intervention, de prévention et de réparation des dommages.

mardi 12 mars 2019 (gauche) et mercredi 13 mars 2019 (droite) - Photos prises à Mapo-gu, Séoul, Corée du Sud
Parmi les autres projets de loi, on retrouve un assouplissement de la réglementation sur l'utilisation des véhicules au gaz naturel liquéfié (GNL) ou encore l'installation obligatoire de purificateurs d'air dans les écoles. La loi permettait seulement aux taxis, aux bus, aux voitures de location et aux personnes handicapés de conduire des véhicules GNL. Désormais, n'importe quel citoyen pourra acquérir ce type de véhicules GNL qui émettent moins de poussières fines que les véhicules fonctionnant à l'essence ou au diesel.

LG Electronics, qui supporte déjà 262 crèches à travers le pays en fournissant des purificateurs, a annoncé qu'il délivrerait pas moins de 10 000 appareils dans les écoles, en plus des mesureurs de qualité de l'air et des enceintes équipées d'intelligence artificielle.


Un investissement de 15 milliards de wons pour le groupe sud-coréen, confirmé par le premier ministre Lee Nak-yeon aujourd'hui. « Le vice président du groupe LG Kwon Young-soo, après avoir reçu l'accord du président Koo Kwang-mo, m'a confirmé qu'il « souhaitait supporter le gouvernement dans son combat contre les particules fines » et qu'il « offrirait des purificateurs d'air ce mois-ci en exploitant au maximum la capacité de l'usine de Changwon » a assuré Lee Nak-yeon via les réseaux sociaux.

La pollution de l'air est un phénomène qui devient littéralement angoissant pour les Coréens. Actuellement, c'est soit il fait chaud mais le niveau de pollution est trop élevé pour sortir, soit il n'y a pas beaucoup de particules fines, mais le temps est beaucoup plus froid car ce sont les vents du Nord ou d'Est qui repoussent la pollution. Le choix devient compliqué : avoir froid mais respiré de l'air pur ou bien rester enfermer pour respirer ?


La seule bonne chose, c'est que la pollution pousse pour une fois les partis politiques à faire preuve d'un rare bipartisme. Le parti démocrate au pouvoir et les deux principaux partis d'opposition ont convenu de voter ces projets de loi aujourd'hui et envisage même d'autoriser un budget supplémentaire pour lutter contre ce fléau si le gouvernement en fait la demande. Ils poussent le gouvernement à fournir dès que possible des équipements de protection comme les masques aux plus défavorisés.

Le président Moon Jae-in, s'il demande également d'accélérer les discussions avec Pékin sur le sujet des poussières fines qui voyagent de Chine vers la Corée du Sud, a pour une fois fait preuve d'intelligence en indiquant que la Corée se devait également d'apporter une réponse à ce combat contre la pollution de l'air, citant par exemple l'arrêt définitif des anciennes centrales alimentées en combustibles fossiles.


Il a également accepté la proposition de Sohn Hak-kyu, président du parti d'opposition Bareunmirae, de créer un organe multinational chargé de débattre de la réduction des poussières fines. Cette organe devrait être dirigé par Ban Ki-moon (proposé par Sohn), ancien secrétaire général des Nations Unies (2007-2016) et dont le rôle lors de l'accord de Paris sur le climat en 2015 a été stratégique. Il est également à la tête de l'institut global pour la croissance verte à Séoul (Global Green Growth Institute)

Bien entendu, cette nomination fait beaucoup parler alors que Ban se verrait bien diriger le pays dans les années qui viennent et que, prendre un tel rôle, lui permettrait de se rapprocher du parti Bareunmirae tout en se rapprochant du parti au pouvoir (Bareunmirae)

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