Vers un déclin de la population en 2021

01 mars


Ce sont deux statistiques qui sont tombées en ce début d'année et qui confirment le futur sombre de la quatrième économie asiatique. En 2018, 298 900 coréens sont décédés, soit 13 366 de plus qu'en 2017 (+4.7%). Dans l'autre sens, la Corée du Sud a enregistré 326 900 naissances, soit 30 000 de moins que l'année précédente (-8.4%). Bien loin du niveau de 2008 où les naissances surpassaient les décès à hauteur de 600 000 de plus.

Si le pays compte toujours plus de naissances que de décès, le bureau des statistiques estime que la Corée devrait connaître un déclin naturel (plus de morts que de nouveau-nés) à partir de 2021, soit huit années plus tôt que les précédentes projections. Le niveau s'est bien resserré en 2018 avec seulement 28 000 naissances de plus.

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Le chiffre qui symbolise ce déclin est le taux de fertilité catastrophique de 2018 : 0.96 enfant par femme. Et avec une génération des seniors de plus en plus importante, le nombre de décès devrait dépasser pour la première fois la barre des 300 000 morts cette année. Les personnes meurent en majorité lorsqu'elles sont septuagénaires (70.1%), en légère en augmentation par rapport à 2017 (0,8 point). Parallèlement, les octogénaires sont chaque année 100 000 de plus dans la péninsule coréenne.

D'après les premières projections établies à partir des données de 2018 et les évolutions connues jusqu'à présent, la Corée du Sud s'attend à compter plus de 300 000 morts en 2019 et voir ce chiffre augmenter de 10 000 de plus chaque année. En 2030, ce serait ainsi 423 000 coréens sur le carreau.


Niveau naissance, la tendance a bien évolué ces dernières années. Les jeunes femmes de 20 à 39 ans, considéré comme l'âge le plus propice à la fertilité, font de moins en moins d'enfants : -13% pour les premières à 24.4 bébés pour 1 000 femmes, et -6% pour les deuxièmes avec 66.1 bébés pour 1 000 femmes.

Les femmes en fin de trentaine ont ainsi eu plus d'enfants que les femmes en fin de vingtaine, une première dans l'histoire démographique de la Corée. Il y a encore une dizaine d'années, les jeunes femmes en fin de vingtaine avaient quatre fois plus d'enfants que celles approchant la quarantaine.

Aujourd'hui, l'âge moyen des femmes qui ont un enfant en Corée du Sud est de 32.8 ans (+0.2 an par rapport à 2017). Les femmes de plus de 35 ans comptent pour presque un tiers des nouvelles mères (31.8%, soit +2,4 points par rapport à l'an dernier). Le nombre de femmes de 30 à 34 ans donnant naissance à un bébé a chuté de 1,65 à 1,57 millions entre 2017 et 2018. Pourquoi ? Parce qu'elles ne se marient plus, et en Corée du Sud, le mariage est souvent la condition sine qua non pour avoir un enfant : 257 700 mariages en 2018, le chiffre le plus bas jamais enregistré.

Autre article à lire sur ce phénomène : Vasectomie, célibat... les Coréens ne veulent plus d'enfant.


La décision du gouvernement tombée ce mardi a du coup de quoi surprendre : le ministère de la santé et du bien-être a décidé d'accroître le nombre de crèches et autres gardes d'enfants en construisant 550 nouveaux établissements publics afin de relancer les naissances. En quoi la construction de gardes d'enfant favorisent les naissances ? À part peut-être soulager les mères qui ne trouvaient pas de place pour leur enfant et ainsi leur donner envie d'avoir un deuxième ou un troisième enfant ?

Le président Moon Jae-in souhaite que d'ici 2021, le nombre d'enfants utilisant ce type d'établissements augmente de 40%. Dans ses promesses de campagne, il avait assuré les parents que, pendant son mandat de président qui se termine en 2022, il triplerait le nombre de nourrissons et de jeunes enfants pris en charge par ces centres.

Et si aujourd'hui les entreprises de plus de 500 personnes permanentes et 300 employées femmes sont obligées d'avoir en leur sein des gardes d'enfants, le gouvernement va revoir ce niveau à la baisse en demandant aux sociétés de plus de 300 personnes de faire construire des garderies dans leur bâtiment.

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