Corée du Sud : l'école de 2030 ouvre ses portes

06 mars

Éducation – Parmi les moteurs de croissance de la Corée, il y a bien entendu son éducation. Si de nombreux mauvais côtés sont mis en exergue chaque jour dans les médias (coûts élevés provoquant un endettement des familles, horaires et stress ingérables provoquant un taux de suicides des jeunes élevés, violence entre élèves, etc.), la Corée souhaite également faire de son système éducatif l’un des plus modernes au monde. Un premier signe est probablement l’intégration des tablettes éducatives dans toutes les écoles d’ici 2015. Ce projet qui a été supporté par une enveloppe de 500 millions de dollars de la part du gouvernement rencontre encore quelques blocages, à savoir des textes de lois et des normes qui ne reconnaissent que les livres comme manuels scolaires. Du coup, le pays se donne trois ans pour changer tout cela et appliquer les premiers tests des tablettes éducatives dans les écoles en 2014.

Parallèlement, le KERIS (Korea Education Research Information Service) a placé comme prioritaire dans son agenda, la formation des enseignants sur les nouvelles techniques d’éducation et le développement des tablettes comme support afin d’entrer au plus vite dans l’aire de « l’éducation smart ». Ce projet sera le fer de lance du plus grand projet de Cloud Computing du pays, appuyé par une enveloppe de 2,3 milliards de dollars. Un fournisseur prendra la main sur ce projet dans les jours qui viennent et finalisera ce Cloud d’ici juillet. Ce Cloud permettra avec le support du public et du privé d’apporter une éducation personnalisée et sélective, se focalisant sur le niveau des élèves, un tout nouveau mode d’éducation. Pareil que pour les tablettes, ce projet se construira au fil du temps pour une mise en place d’ici 2015.

Comme la Corée du Sud aime initiateur sur les projets innovants, la ville administrative de Sejong a été choisie pour accueillir la première école primaire dans le monde à proposer une « éducation smart ». L’école primaire Chamsem dispose de professeurs et d’élèves qui expérimentent une éducation dite libre avec un environnement connecté en wifi à Internet et des gadgets individualisés pour chaque écolier pouvant s’adapter au niveau et au besoin de chacun. Au milieu de l’école, les élèves peuvent assister à des débats, des séminaires, des présentations ou encore des installations artistiques, tout cela pour développer le côté créatif des enfants. Différents lieux dans l’école donnent accès à la créativité : des salles médias permettent de produire et partager tout type de médias, des salles d’expériences virtuelles qui proposent des systèmes éducatifs difficilement réalisables dans le réel, des salles de productions expérimentales avec des applications sur l’art, les sciences, la littérature et d’autres sujets. Cette école a la particularité d’accueillir également les parents et toutes personnes souhaitant venir partager des expériences éducatives. Une école qui attire les regards, plus de 60 pays étant venus découvrir les nouveaux systèmes coréens.

L’école primaire Chamsem s’inscrit dans un complexe smart composé de plusieurs établissements : la crèche et l’école primaire Chamsem ainsi que le collège et le lycée Hansol. Toutes ces écoles ont ouvert leurs portes le 2 mars. 69 millions de dollars ont été injectés depuis janvier pour la construction et la mise en place des dernières technologies dans ce complexe avec des tableaux noirs électriques, des podiums électriques, des pads intelligents, des tableaux d’informations intelligents ou encore des antennes wifi un peu partout. Cette école du futur présente d’une certaine manière ce à quoi ressembleront les écoles coréennes d’ici une vingtaine d’années. L’enfant sera automatiquement scanné dès son entrée dans l’école et identifié comme présent dans l’établissement. Un message pourra alors automatiquement être envoyé sur le portable des parents. L’enfant pourra alors se rendre dans un petit jardin potager équipé des dernières technologies IT pour contrôler l’humidité du sol, la lumière, etc. Avec sa tablette, l’enfant accèdera aux informations concernant les légumes qu’il fait pousser et pourra, en cas d’alerte sur un fruit, cliquer sur un bouton pour lui apporter plus d’eau ou de soleil. Une expérience qui combine vie réelle et virtuelle, qui rapproche l’enfant de la nature et lui donne une conscience écologique. Sa tablette sonne pour lui indiquer son premier cours. La salle de classe est circulaire et composée de vitres pouvant être utilisées comme écrans ou tableaux. Ce système permet de transporter l’enfant dans une nouvelle dimension (dans un autre pays par exemple) et de lui proposer une éducation sur un thème particulier (science, histoire, mathématiques, etc.). La combinaison entre sa tablette et les écrans de la classe offrent de nombreuses possibilités en termes d’activités groupés et de partage de connaissances. Une classe dispose d’un système d’hologramme, idéal pour bien comprendre la structure d’un objet ou d’un animal. Pour les activités physiques, la tablette lui permettra de suivre ses efforts et maitriser au mieux son activité. A la cantine, le menu reconnaitra l’enfant et lui proposera le meilleur menu diététique du jour afin de satisfaire au mieux sa croissance. En cas de maladie, un message d’alerte sera envoyé sur la tablette pour qu’il se rende à l’infirmerie où il pourra se connecter en visioconférence avec ses parents s’ils le souhaitent. Bref, des applications sorties du futur et d’ores et déjà disponible dans l’école de 2030, l’école Mi Rae, l’école du futur.

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