En Corée du Sud, les robots s'imposent de plus en plus dans les usines
28 janvierLes robots sont partout et de plus en plus intégrés à la société sud-coréenne. Leur vitesse d'intégration a été telle que la Corée du Sud dépasse les nations les plus avancées dans le secteur de la robotique en termes d'adoption des robots.
Alors qu'entre 2000 et 2007, les ventes de robots ont été en moyenne d'environ 7 000 unités par an dans le pays du Matin clair, ce chiffre a quadruplé entre 2010 et 2018 pour atteindre 30 000 unités par an. C'est ce que montre un rapport de recherche publié par la Banque de Corée, qui souligne le fait que depuis 2008 et la crise financière mondiale, les sud-Coréens ont décidé d'investir largement dans la robotique.
Cette progression fulgurante pourrait faire pâlir les autres spécialistes du secteur que sont les Etats-Unis, l'Allemagne ou encore le Japon. Si l'on compare les ventes sur les mêmes périodes, Washington a écoulé 15 000 puis 27 000 unités par an en moyenne, Berlin 13 000 puis 20 000 unités et Tokyo a vu ses ventes fondre avec 36 000 puis 34 000 par an.
Si l'on prend la densité de robots dans la société, qui représente le nombre de robots pour 1 000 employés dans le secteur de la fabrication, ce chiffre est encore plus flagrant. Entre 2000 et 2007, il a augmenté chaque année de 1,26 en moyenne, et entre 2010 et 2018 de 5,26 ! Pour les USA, ce chiffre est passé de 0,9 à 0,93, pour l'Allemagne de 1,09 à 0,89 et pour le Japon de 0,07 à 0,12.
En 2018, la densité atteignait ainsi 77,4 robots pour 1 000 ouvriers, plaçant le pays en deuxième position mondiale, juste derrière Singapour avec 83,1 robots. L'Allemagne et le Japon sont 3e et 4e et en comptent un peu plus de 30. Ils sont suivis par la Suède, le Danemark, Taïwan et les Etats-Unis qui en ont entre 20 et 25 en moyenne pour 1 000 travailleurs. La moyenne mondiale est de 9,9.
La raison de cette rapide adoption des robots est principalement la forte concentration des usines de fabrication dans le pays. En 2019, les produits électriques et électroniques comptaient pour plus de la moitié de la production manufacturière en Corée du Sud, une industrie dans laquelle il est beaucoup plus facile d'utiliser des robots car les tâches y sont simples et répétitives.
Autre facteur clé : la corrélation entre le fait que le coût de la main d’œuvre dans cette industrie est plutôt élevé et que les prix des robots ont baissé de 38,6% dans le monde entre 2009 et 2018, de 63 000 à 39 000 dollars, selon la Fédération internationale de la robotique. Autant dire que les robots réduisent drastiquement les coûts de main d’œuvre.
Résultat : le marché du travail sud-coréen commence à ressentir les effets de cette introduction progressive mais rapide des robots. Selon le rapport de la banque centrale, qui utilise pour ce faire un indice de pénétration qui ajuste le nombre de robots pour 1 000 travailleurs (quelque soit les variables possibles dans le secteur), un robot en plus pour 1000 travailleurs a réduit le taux d'augmentation de l'emploi d'environ 0,1 point de pourcentage et le taux d'augmentation des salaires de 0,3 point en moyenne de 2010 à 2018.
Étant donné que l'utilisation de robots industriels devrait augmenter avec le développement de l'ingénierie robotique, de l'intelligence artificielle et d'autres technologies numériques, Kim Tae-kyung, l'auteur du rapport, estime qu'il revient aux industries de trouver de nouveaux moyens d'augmenter les emplois des humains tout en intégrant les robots dans le cadre de l'augmentation de leur productivité.
Lee Jae-myung, le gouverneur de la province de Gyeonggi et le favori dans les sondages pour la présidentielle de 2022, a récemment souligné sa volonté d'imposer un revenu de base (universel) à chaque citoyen qui permettra de revoir le principe économique élémentaire du pays (lire La Corée du Sud : vers un revenu universel en 2022 ?).
Selon lui, le COVID-19 a fait accélérer la 4e révolution industrielle et la société va faire face, plus rapidement que prévu, à la fin de l'ère ouvrière. A croire qu'il avait le rapport entre les mains avant tout le monde... En même temps, la province de Gyeonggi compte de nombreux hubs technologiques où les machines remplacent progressivement la force de travail humaine. On y trouve de nombreuses usines de Samsung Electronics, LG Electronics, Hyundai, etc.
Autre preuve de l'essor de la robotique en Corée du Sud. Le rachat récent de Boston Dynamics par Hyundai Motor auprès de SoftBankGroup pour 1 000 milliards de wons (760 millions d'euros). Le constructeur coréen prévoit d'investir 1 500 milliards de wons (1,13 milliards d'euros) dans la robotique d'ici 2025. Sa filiale Hyundai Robotics créée en 2018 a déjà investi dans des startups comme 42dot et Realtime Robotics. Lors d'une réunion publique avec les employés du groupe, le président a annoncé que la robotique représenterait 20% de son activité future, l'automobile 50% et 30% pour la mobilité aérienne urbaine.
Pour plus d'information sur le sujet, lire le Rapport de la Banque de Corée (en coréen)
3 avis
Merci pour votre article. Je vous conseille la conférence de monsieur Jean Marc Jancovici au sujet du rôle des machines et de la dépendance aux énergies fossiles de nos économies : https://www.youtube.com/watch?v=xMpTDcuhl9w&ab_channel=Jean-MarcJancovici
RépondreSupprimerSi vous prenez le temps de la regarder, je suis certains que vous envisagerez la recrudescence des robots de manière moins idyllique. N'y voyez aucune arrogance et merci pour vos articles.
Ce commentaire a été supprimé par l'auteur.
RépondreSupprimerThank you very much for this site and all the information it contains. I find it very interesting and I recommend it to everyone!
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