Le 20 novembre 2009 en Corée du Sud

20 novembre

Politique : Les accords Obama/Lee
Même si le président Obama est apparu fatigué lors de sa visite à Séoul qui concluait un tour d’Asie intense, plusieurs accords ont été trouvés avec le président Lee Myung-Bak. Au-delà de son cours personnel de Taekwondo avec Lee dans les bureaux de la Maison Bleue,
le président américain a accepté d’avancer sur les dossiers sensibles qu’il souhaitait aborder lors de sa visite, à savoir la question nord-coréenne et l’accord de libre échange. Concernant ce premier sujet, Obama a annoncé qu’il enverrait Stephen Bosworth, ancien ambassadeur des USA en Corée du Sud et représentant spécial pour les questions nord-coréennes en Corée du Nord le 8 décembre pour inciter la dictature du « Cher Leader » à revenir à la table des négociations avec les 5 autres pays de la zone. USA et Corée du Sud travailleront main dans la main pour pousser à la dénucléarisation en échange d’aides massives et d’appuis en termes de sécurité. Pour la question de l’accord de libre échange, qui n’avait pu être ratifié face à l’opposition populaire, en particulier concernant l’importation de bœuf américain, les deux présidents se sont accordés pour avancer au plus vite (même si Lee n’a pas explicitement parlé d’un retour aux négociations), en reparlant par exemple des conditions d’importations sur le marché coréen des automobiles américaines. L’accord signé en 2007 mais toujours en attente de ratification devrait revenir sur le devant de la scène dans les prochaines semaines. Les américains ont insisté depuis plusieurs semaines sur leur volonté de ratifier l’accord avant celui liant l’Union européenne à la Corée du Sud.

Management : 2010 = Croissance
Le chaebol coréen SK Group a décidé de changer le mot clé de son management pour l’année prochaine passant d’un statut de « survie » à un statut de « croissance ». D’après l’annonce faite par la direction du groupe hier, la nouvelle phrase clé de la stratégie de management du groupe sera en 2010 : « pushing through the surge » qui signifie que l’entreprise s’appliquera à s’améliorer malgré les hauts et les bas qui seront sur son passage, pour s’imposer dans le milieu du management. Pourquoi le groupe passe-t-il de la survie à la croissance ? Le plan de survie mis en place cette année peut-être compréhensible, surtout dans un contexte de crise internationale, quoi que le groupe ne se soit pas vraiment porté mal depuis des mois, des années. Ce plan était un plan flexible qui permettait, sous plusieurs scénarii, de gérer son environnement managérial de la meilleure façon. Même si le groupe n’est pas totalement satisfait de la manière dont a été gérée la crise, SK Group a décidé de surmonter désormais la volatilité du marché pour réaliser des objectifs plus viables. Lors du séminaire des présidents d’entreprises, le président du groupe Chey Tae-Won a demandé aux présidents des différentes entreprises du groupe de réaliser leurs opérations avec, en tête, une attitude reflétée par la phrase coréenne « Pa-Bu-Chim-Ju » (破釜沈舟) qui signifie « briser le charbon et couler le bateau », soit, en d’autres termes, avoir un management agressif tout en ayant la perception que nous ne pouvons plus faire marche arrière.

France : La Corée donne des idées
Économie verte, nouveau modèle de croissance par la connaissance, dix-sept programmes d’actions, des dizaines de milliards sur la table pour des investissements d’envergure... Non, nous ne parlons pas de la Corée du Sud, mais bien de la France. Et pourtant, tous ces mots sont repris sans cesse depuis plus d’un an par le gouvernement de Lee Myung-Bak. Alors que se passe-t-il ? Toutes ces belles paroles sont en fait les recommandations de la commission sur le grand emprunt, mise en place par le gouvernement de Nicolas Sarkozy, et dirigée par Michel Rocard et Alain Juppé. L’emprunt en question, couplé aux financements privés de 25 milliards d’euros, atteindrait un montant global de 60 milliards d’euros (sur les 35 milliards, 13 milliards proviendront du remboursement à l’Etat des banques suite à la crise). Présenté comme l’emprunt qui fera la France de demain, il se veut comme une mise en garde. Rater son futur se résume selon cette commission à d’une part accumuler les dettes pour financer les dépenses courantes et d'autre part ne pas investir dans les moteurs de croissance. Aujourd’hui, le constat est tel que les investissements dans les dépenses publiques ont régressé entre le début des années 80 et aujourd’hui. Avec 7 axes d’investissements pour 17 programmes d’actions, nous sommes très proches du plan de « croissance verte » et de ses 17 secteurs du gouvernement Sud-coréen. Dans le détail, nous parlons d’éducation, de développement des villes de demain, du numérique, des PME innovantes, des sciences du vivant, des énergies décarbonées et de la mobilité futur. Toujours dans le même style, la SNCF annonce avec Gémalto la création d’un service de billetterie sur les téléphones portables...les visites successives depuis plusieurs années de représentants de la SNCF et de la RATP dans les bureaux de T-Money y serait-il pour quelque chose ?

Emploi : Moins de jeunes travailleurs
D’après le Bureau des statistiques coréennes, le nombre de travailleurs
âgés entre 25 et 49 ans devraient passer sous la barre des 20 millions de personnes en 2011, reflétant le problème de vieillesse de la population et du faible taux de fécondité. A 20.648 millions de personnes en 2006, le nombre de travailleurs diminue rapidement avec seulement 20.426 millions cette année et 19.948 millions prévus dans deux ans. La population devrait elle passer de 48.293 millions de personnes en 2006 à 48.989 millions en 2011. La chute représenterait une part des travailleurs sur la population totale de l’ordre de 40.7% en 2011, contre 41.9% cette année et 42.6% en 2007. Les experts préviennent d’ores et déjà qu’une contraction de la part du nombre de travailleurs sur la population totale était un risque important pour la pérennité de la croissance dans le pays. L’Institut de recherche économique Samsung met en garde le gouvernement, lui demandant de développer des campagnes pour pousser le taux de fécondité à remonter ou bien de trouver un nouveau moyen d’attirer les travailleurs étrangers à évoluer en Corée du Sud. La force de travail d’un pays est le principal indicateur de la croissance d’un pays et voir la Corée dans cet état inquiète de plus en plus.

En bref : Quoi de neuf en Corée du Sud ?
Football : Si la main de Thierry Henry fait des émules dans la plupart des médias autour de la planète, le phénomène ne reçoit pas une grande couverture en Corée, peut-être parce que celui qu’on surnomme le « Cygne Noir » dans la péninsule reçoit une opinion positive, surtout depuis son passage il y a un an dans l’émission humoristique Mu-Han-Do-Jeon.
Télécom : Si vous voulez être le premier à détenir un iPhone version coréenne, KT prépare le lancement du téléphone le 28 novembre prochain pour une cérémonie exceptionnelle au Stade Olympique de Jamsil.
Société : La top modèle Sud-coréenne Kim Da-Oul (20), classée à la 47e place mondiale, récemment présente à New York pour une séance photo avec une teinture blonde, est décédée à son domicile à Paris, la cause exacte du décès n’étant pas encore révélée même si l’on pense en premier lieu à un suicide.
Emploi : Une polémique est en train de naître autour des services secrets coréens dont l’âge des personnes recrutées ne doit pas dépasser 34 ans, ce que l’agence public pour les droits de l’homme dénonce comme étant de la discrimination, les personnes de plus de 34 ans pouvant avoir les mêmes facultés physiques que les plus jeunes.

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