L'emploi des femmes tué par le mariage et les bébés

29 novembre


Selon le Bureau des statistiques coréen, 20.5% des femmes mariées âgées de 15 à 54 ans ayant quitté leur emploi (soit 1,84 millions d'entre elles) l'ont fait parce qu'elles sont désormais mariées ou parce qu'elles estiment devoir s'occuper de leur(s) enfant(s) (éducation, élever un bébé, maternité). Un rapport sur les données collectées en avril 2018 montrent ainsi à quel point la famille pousse la femme active sur le carreau en Corée du Sud. Le mariage est la première raison cité par les femmes qui quittent leur fonction, soit 34%, d'entre elles, préférant laisser à l'homme la responsabilité financière du foyer.

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Les enfants sont les autres raisons : pour 33.5% des femmes qui choisissent de rester au foyer, leur raison est la proximité voulue avec le bébé. La grossesse vient en troisième position avec 24.1% suivie de l'éducation des enfants à 3.8%. Parmi ces femmes actives qui choisissent donc d'arrêter tout, les plus nombreuses sont bien entendu celles âgées d'une trentaine d'années (c'est généralement à cet âge que l'on se marie et que l'on donne naissance à des enfants) avec 886 000 femmes. Les quadragénaires suivent avec 35.8% puis les 50-54 ans avec 8.7%.


L'écart de salaire entre hommes et femmes en Corée du Sud est le plus important parmi les pays de l'OCDE, selon le rapport 2017 "The Pursuit of Gender Equality: An Uphill Battle". En moyenne, les femmes qui travaillent en Corée gagnent 63% moins que les hommes sur un même poste. L'écart de salaires homme-femme, traduit par la différence entre le salaire médian des hommes et des femmes rapportée au salaire médian des hommes, atteint les 34.6 points de pourcentage !

Et seulement un peu plus de la moitié des femmes sont actives (56.2%). La part des femmes à des postes managériaux est de 10.5% alors que la part des femmes et filles ayant des notes bien au-dessus de la moyenne dans le PISA (Programme international pour le suivi des acquis des élèves) et le PIAAC (Programme pour l'évaluation internationale des compétences des adultes) et le niveau d'accomplissement éducationnel des jeunes femmes sont bien supérieurs à ceux des hommes coréens.

hommes en bleu / femmes en rouge

La courbe en "M" de l'emploi des femmes en Corée du Sud est maintenant bien connue, la forme du "M" représentant la partie active (dans le sens "employée") de la vie d'une femme : La courbe grimpe lorsque la femme entre dans la vie active, c'est à dire de 20 à 30 ans, puis la courbe chute, comme nous venons de l'expliquer via les statistiques, lorsqu'elle devient trentenaire à cause du mariage et des enfants, puis elle regrimpe lorsqu'elles deviennent quadragénaires et ont du temps pour reprendre une activité (souvent à mi-temps), car les enfants sont indépendants en allant à l'école et aux hagwons (instituts de formation), puis rechute en fin de carrière. À l'inverse des hommes en "U inversé".


Même si c'est totalement illégal de mettre à pied une femme parce qu'elle est enceinte, qu'elle a un bébé ou qu'elle est jeune mariée, dans beaucoup d'entreprises coréennes, surtout les PME, il n'est pas difficile de faire comprendre à ces femmes qu'il faut maintenant partir et laisser sa place. Les techniques de mise à l'écart sont simples : premièrement, surcharger de travail ce qui est difficile à supporter pour les femmes enceintes et pour les femmes qui essayent de reprendre le travail, même à mi-temps, après avoir accouché ; deuxièmement, multiplier les hoesik (dîners/sorties nocturnes d'entreprises) car ces femmes ne pourront pas participer et seront ainsi doucement mis à l'écart du groupe et de l'esprit d'entreprise ; troisièmement, instaurer un stress permanent en poussant à faire des heures supplémentaires (souvent mal ou pas payées).

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