La Corée du Sud est-elle un petit village gaulois ?

20 janvier

La comparaison est facile. Le petit village Gaulois d'Astérix et Obélix qui résiste à l'empire romain d'un côté et la Corée du Sud qui résiste à l'empire "Googelien" de l'autre... Premier pays en taux de pénétration sur la toile, infrastructure de télécommunication parmi les plus développés du monde, une population qui compte parmi les plus actives sur la toile… La Corée du Sud est le pays de l’Internet. Définitivement (et ce n’est pas une bamba triste). Mais c’est un pays qui s’est forgé seul. Quand il y a des dizaines d’années, le gouvernement validait des enveloppes de plusieurs centaines de milliards de wons afin de créer un réseau de télécommunication dans la péninsule, avant même que le mot « internet » n’existe, c’était un sacré pari. Osé pour certains, visionnaire pour d’autres. Aujourd’hui, le résultat est là ! La Corée est un modèle en la matière. Entre 10 et 40 ans, 99.9% de la population est connectée. Pourquoi ? Parce que depuis plus de 10 ans, des moteurs de recherches ont été créés, des portails de réseaux sociaux ont pris forme, des communautés ont vu le jour. Dans le reste du monde aussi vous me direz. Oui, mais depuis seulement quelques années et pas à la même échelle.

Google n’a été créé qu’en 1998 (deux premiers logos ci-contre), Facebook apparaît en 2004 avant d’exploser en 2007, Twitter prend position sur la toile en 2006 avant de connaître l’essor que l’on connaît depuis deux ans. En Corée du Sud, Naver a été créé quasiment en même temps que Google mais pour une population bien moindre (47 millions d’habitants) et Cyworld, l’équivalent de Facebook, existait dès 1999, soit 5 ans avant le portail de Mark Zuckerberg, de quoi accumuler un grand nombre d’inscrits. Du coup, la Corée possède son propre réseau de sites Internet locaux et ça marche. Naver et Daum représente 90% du marché de la recherche sur la toile. Rien pour Google. Du coup, la Corée devient le seul pays où le géant américain a décidé d’adapter son portail de recherche avec une recherche segmentée (blog, news, photos, etc.).

Le mot d’ordre est simple : si vous venez en Corée, c’est à vous de vous adapter et non à la clientèle. Le portail de microblogging Twitter l’a apparemment compris. Le co-fondateur du groupe Evan Willians a tenu une conférence de presse hier à Séoul afin de présenter le nouveau portail en langue coréenne. L’objectif : gagner plus d’influence auprès de la population qui a accès à un équivalent local chez Naver, Me2Day. Parallèlement, la société a décidé de s’associer avec les acteurs locaux, même si ce ne sont pas les principaux, à savoir Daum (deuxième moteur de recherche) et LG Uplus (troisième et dernier opérateur de télécommunication). Adaptation, adaptation, adaptation.

Désormais, les Coréens, en se connectant à leur compte sur Daum, seront automatiquement connectés à leur compte Twitter et tous leurs tweets seront visibles en première page du moteur de recherche en temps réel. Les abonnés de LG Uplus ont également la possibilité d’accéder à Twitter en tapant #1234 pour envoyer leur tweet. Avec un nombre d’inscrits multipliés par 8,8 entre décembre 2009 et décembre 2010 (2.28 millions de Coréens sont sur Twitter), Evan Williams a compris l’ampleur du marché coréen et décidé de faire son premier voyage au Pays du Matin Frais. Les Coréens aiment twitter en coréen, le nombre de tweets dans cette langue ayant augmenté de +3400% entre janvier et décembre.

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