Avant-première réelle pour la fiction Homefront

25 novembre

Corée du Nord – Le « Cher Leader » Nord-coréen Kim Jong-Il aurait-il apprécié le jeu Homefront, présenté lors de l’E3 2010 à Los Angeles en juin dernier, le plus grand salon international du jeu vidéo ? Le conflit intercoréen resurgit suite aux échanges de tirs à proximité d’une île sud-coréenne en Mer Jaune serait-il l’avant-première du jeu dont la sortie n’est prévue qu’en mai prochain ? Nous n’en sommes pas là, certes, mais la réalisation de Homefront mise en parallèle aux bombardements de la Corée du Nord sur l’île de Yeonpyeong laisse pantois. Le mélange entre la fiction et la réalité proposé par Homefront est digne d'une opération géant de communication. « L’idéal serait de sortir le jeu maintenant » doivent se dire les créateurs. Lorsque nous parlons de Homefront, ce n’est bien entendu pas la série télévisée américaine de 42 épisodes du début des années 90 qui se penche sur des histoires familiales dans une ville fictive de l’Ohio entre 1945 et 1947 (affiche ci-dessous). Lorsque nous parlons de Homefront, nous parlons d’un jeu vidéo de tir subjectif développé par Kaos Studio et prévu sur Playstation 3, Xbox 360 et Windows. Brièvement, ce jeu relate l’histoire d’une Corée du Nord possédant l’arme atomique qui, en 2027, suite à de nombreux événements internationaux laissant place à une armée américaine impuissante, décide de prendre le contrôle de la Corée du Sud avant de s’en prendre aux Etats-Unis, rien que ça. John Milius, le scénariste du jeu mais aussi d’Apocalypse Now et L’Aube Rouge, a sur ce coup-là eu une grande imagination pour pousser les joueurs à défendre les intérêts américains contre une nation longtemps classée comme « Axe du Mal » (2002-2008, sous la présidence de Georges W. Bush). Nous sommes dans la plus parfaite des fictions (« quoi que ? » diront certains), mais mélangé à des images d’archives récentes (discours de Hillary Clinton ou succession de Kim Jong-Il par exemple) et prenant en compte le fait que le bombardement de Yeonpyeong représente la première attaque sur civils sur le territoire sud-coréen depuis la signature de l’armistice entre les deux Corées en 1953, il y a de quoi porter un intérêt particulier sur cette relation… Pour les spécialistes de la question, aucune guerre n'est à prévoir suite à l'incident. Mais les internautes sont nombreux à voir là un détournement de l'attention de la part des USA pour régler certains soucis nationaux et internationaux : « Les USA nous ont habitués à des provocations et à des montages médiatiques éhontés, pour arriver à leurs fins, qui est de maintenir leur domination économique et de favoriser leur complexe militaro-industriel à un moment où l’on parle beaucoup de réduction de budgets » (Daniel Roux) ou encore « Sans vouloir affirmer qu’ils cherchent le conflit, est-ce que cette crise Coréenne n’est pas un peu une aubaine qui leur (USA) permet d’amener une dimension où ils ont l’avantage dans leur relation avec la Chine ? » (Ariusz). Il faut dire que la Corée du Nord, depuis le début de l’incident, met les 200 coups de canons tirés sur Yeonpyeong sur le compte d’une première salve de tirs sud-coréens survenus lors d’un exercice naval dans la zone. Pyongyang a ainsi affirmé hier soir sur ses ondes que « L'ennemi a tiré des obus depuis un îlot qui est si proche du territoire de la République Populaire Démocratique de Corée (Corée du Nord) qu'il se trouvait dans le champ visuel réciproque (des deux pays) », utilisant le terme d’« auto-défense ». L’armée de Kim Jong-Il réaffirme que, malgré sa volonté d’assurer la paix et la stabilité en Asie du Nord-Est, elle se tient prête à tirer sur la Corée du Sud si nécessaire. Un discours auquel nous sommes habitués ! Si le conflit venait à durer, le jeu Homefront marcherait sans aucun doute mieux que prévu…

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