Corée du Sud : les méfaits de la Bible

15 février

Fait-divers - Sombre histoire. Digne d’un scénario de film noir sud-coréen. Fait-divers qui sera probablement repris dans quelques années par un réalisateur local. La porte de l'église verte surplombée d'une croix en néon, le palmier mourant et la maison au toit traditionnel plante le décor. L’histoire ? Un pasteur et sa femme habitant à Boseong, dans la province Sud de Jeolla (Sud-ouest de la péninsule), ont battu à mort trois de leurs enfants, contaminés par le virus de la grippe, sous prétexte d’ « expulser les mauvais esprits », en prenant comme justification la Bible. Tout est parti du chapitre 23, versets 13-14 du livre des Proverbes : « [13] N’épargne pas la correction à l’enfant ; si tu le frappes de la verge, il n’en mourra pas. [14] Tu le frapperas de la verge, mais tu délivreras son âme du sépulcre ». Le chapitre 12 verset 14 est également cité : « [14] Par le fruit de la bouche on est rassasié de biens, et chacun reçoit selon l’œuvre de ses mains ». Le pasteur âgé de 43 ans et sa femme de 34 ans étaient en charge d’une petite église dans la ville de Boseong.

Le 16 janvier dernier, ils ont été vus dans l’hôpital du village de Hwasun avec leurs quatre enfants âgés de dix (fille), huit (garçon), cinq (garçon) et un an (fille), tous ayant des symptômes grippaux. Les deux plus jeunes ont été prescrits avec des médicaments et les deux plus vieux ont été soignés chez eux. Le 23 janvier, les médicaments ne faisant pas effet, les parents décident alors d’arrêter tout traitement et prennent la décision de ne plus les nourrir. A partir du 1er février, c’est un véritable jeûne imposé puisqu’ils ne les autorisent plus à sortir de la maison. Les parents font également le jeûne et restent dans la chambre des enfants à prier sans cesse.

Les enquêteurs précisent que les parents ont commencé à battre leurs enfants dès le 1er février, alors que ceux-ci étaient déjà frêles. Chaque enfant (excepté le plus petit) a été fouetté 39 fois à coup de ceinture et de tapette à mouche. Les coups n’ont pas cessé pendant deux jours. Selon le rapport de police, le fils de huit ans a succombé à ses blessures à 22h le 1er février, la fille de dix ans et le fils de 5 ans sont décédés le lendemain matin. Mais l’affaire ne s’arrête pas là. Le couple décide alors d’emmener les corps des enfants dans la chapelle de leur église. Ils conduisent un service religieux le dimanche 5 février alors que les corps sont enfermés dans une pièce adjacente. Certains adeptes de cette église (ils étaient une dizaine) avouent avoir senti des odeurs étranges, le couple se justifiant en citant des déchets alimentaires. Samedi dernier, le beau-frère du pasteur, un homme de 53 ans, fait irruption dans l’église. Il vient voir ses neveux et nièces. Il découvre alors la scène macabre, son beau-frère énervé qui lui demande de le laisser prier et jeûner afin de redonner vie à ses enfants.

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