Le monde dirige la Corée du Sud

10 janvier

Jamais un tel niveau n'avait été atteint jusqu'à présent. Si toute personne portant un intérêt pour la Corée du Sud sait que les exportations sont essentielles pour la santé financière et économique du pays du matin frais, il semble que la Corée s'enfonce de plus en plus dans une dépendance majeure aux exportations. Selon les derniers chiffres publiés par la Banque de Corée, la part des exportations sur les trois premiers trimestres de 2012 représente 57,3% du produit intérieur brut du pays et devrait se rapprocher encore plus des 60% sur toute l'année 2012. En d'autres termes, la Corée du Sud est année après année un peu plus vulnérable à ce qu'il se passe au-delà de ses propres frontières, que ce soit positif (marché porteur, santé financière des économies développées, nouvelles énergies, etc.) ou défavorable (crise économique majeure, hausse du prix des énergies, etc.), ce qui est malheureusement de plus en plus le cas.

Pour maintenir sa croissance dans la durée, les analystes estiment que seule une économie structurée autour des exportations permettra au pays de se maintenir, le marché local étant bien trop petit (50 millions de consommateurs) pour permettre à l'économie de subsister de manière autonome. Mais l'état actuel du monde reste inquiétant pour la quatrième économie asiatique : la croissance économique de la Corée du Sud en 2012 était de 2,1%, soit 1,2 point de pourcentage de moins que les estimations pour la croissance économique mondiale (3.3%), selon les estimations du ministère de la stratégie et des finances, du fonds monétaire international et de la banque de Corée. Cet écart de 1,2 point est le plus large jamais enregistré sur les 14 dernières années. Il faut remonter à la crise asiatique de 97-98 pour trouver un écart plus élevé (8,3 points de pourcentage : -5.7% pour la Corée contre +2.6% pour le monde). L'économie coréenne a dépassé le niveau de l'économie mondiale en terme de croissance en 2009 et 2010 prouvant que le pays est entré dans une période de croissance basse en ce nouveau millénaire.

L'économie sud-coréenne est devenue pour moitié dépendante des exportations à partir de 2008. Alors que le niveau des exportations comptait pour 27.7% du PIB en 1996 puis 44.3% en 1998 suite à l'ouverture du pays (voir Comprendre la Corée : de 1950 à nos jours), le niveau a dépassé la barre des 50% en 2008 avec 53%. Le gouvernement coréen a toujours prôné pour une politique favorable envers les exportateurs : taux d'intérêt bas pour les emprunts, maintient de manière artificielle de la monnaie à un niveau bas pour soutenir la compétitivité des prix des exportateurs, etc. Si la mondialisation et la création de marchés porteurs restent une réalité indéniable favorisant l'économie sud-coréenne, le risque de crise mondiale sur du moyen-long terme sème le doute au sein des courants politiques. Faut-il poursuivre une politique tournée vers le soutien aux exportations ou bien au contraire réduire la voile afin de favoriser la demande intérieure ? Pour les économistes, les exportations sont essentielles, mais la Corée du Sud doit se trouver une seconde voie afin d'avoir une roue de secours. Sait-on jamais...

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