Le 22 septembre 2009 en Corée du Sud

22 septembre

Politique : Sejong sème le trouble
Chung Un-Chan (ci-contre), qui passe son deuxième test aujourd’hui pour recevoir officiellement les clés du « Matignon » coréen, est déjà au milieu d’une tempête politique, une tempête qui porte le nom de « Sejong City » ou la v
ille administrative (qui regroupera les deux tiers des ministères) qui ne verra peut-être jamais le jour. Le GNP, parti au pouvoir actuellement, s’était opposé à ce projet lorsque l’administration de Roh Moo-Hyun avait lancé l’idée en 2003, mais les leaders du GNP avaient retourné leur veste en 2005 avant les élections nationales sans jamais revenir sur ce sujet jusqu’à aujourd’hui. Lee Myung-Bak lui-même, opposant ferme à « Sejong City », était revenu sur sa position en amont de la campagne présidentielle de 2007, promettant la construction d’une ville « classe et high-tech » allant jusqu’à valider le budget de 22.5 trillions de wons en juin dernier. Problème : Parmi les membres du GNP qui ont gardé leur position, l’économiste et néo-premier ministre Chung fut le premier à clamer son opposition à ce projet et à réitérer son opinion dès sa nomination au sein du gouvernement. Aujourd’hui, s’il se présente comme un ferme opposant à « Sejong City » dénonçant une inefficacité administrative, mais promet cependant de proposer rapidement un nouveau plan efficace qui permettra de développer cette ville.

Société : Nouvel accord pour les étrangers
Le gouvernement ouvre encore davantage la porte aux étrangers. Réuni hier dans le Complexe gouvernemental de Gwancheon, le Conseil économique pour les villes et les provinces présidé par le vice-ministre des finances Hur Kyung-Wook a décidé de prendre plusieurs mesures pour favoriser la venue et l’installation en
Corée des étrangers : les étrangers qui acquerront des condominiums, des centres de villégiatures ou de l’immobilier en Corée du Sud pour une valeur minimum de 500 millions de wons (415 000 dollars) et qui auront vécu pendant plusieurs années dans le pays seront en mesure d’obtenir le statut de « résident permanent ». La précédente mesure du « Foreign Investment Promotion Act » portait sur un investissement minimum de 500 000 dollars et sur le recrutement d’au moins 5 employés coréens. Le gouvernement réfléchit désormais à la possibilité d’accorder ce même statut aux étrangers ayant vécu plus de 5 ans sur le territoire Sud-coréen. Parallèlement, le Conseil a décidé d’augmenter le ratio du nombre d’étudiants Coréens pouvant étudier dans les écoles situées dans les zones franches économiques (jusqu’à 30%).

Emploi : Dur d’être jeune
Le marché de l’emploi des jeunes entre 20 et 39 ans est extrêmement mauvais, du jamais vu depuis avril 1990 avec seulement 9 526 000 employés au mois d’août 2009 (-2.8% comparé
à août 2008), d’après les données du Ministère de la Stratégie et des Finances. Jusqu’en octobre 2008, alors que la crise bâtait son plein, les chiffres restaient convenables avec 9,85 millions d’employés, mais le marché s’est progressivement contracté avec 9,54 millions en février avant un nouveau rebond au cours du second trimestre (de 9.66 à 9.75 millions en mai) puis une chute sèche jusqu’en août. Le taux de chômage des jeunes est resté très élevé sur cette période avec 8.1% alors que le taux de chômage général était bas à 3.7%. Le gouvernement fait pourtant des efforts pour favoriser l’emploi des jeunes, en proposant par exemple un complément salarial à hauteur de 800 000 wons pour les stages de 6 mois dans les PME. Ces mesures devront continuer encore quelques mois, le gouvernement prévoyant d’ici la fin de l’année l’entrée de milliers de jeunes diplômés sur le marché. Les experts estiment que le marché devrait être, au plus bas, à 9.2 millions de jeunes employés.

Société : Un problème de vocabulaire
Le Ministère de la Santé, du Bien-être et des Affaires familiales a annoncé hier vouloir remplacer deux mots du vocabulaire coréen : « nosukin » (sans-domicile fixe) et « burangin » (mendiants). Comme souvent dans le langage moderne coréen, c’est une expression tirée de l’anglais qui devrait émerger : le mot « homlis » serait ainsi créé, transformation coréenne du mot « homeless ». L’objectif est avant tout d
’effacer la nuance négative entourant cette catégorie de personnes et de professionnaliser les services les concernant. Bien entendu, les associations de promotion du Hangeul (langue coréenne) sont montées au créneau sans se faire attendre indiquant que « homlis » signifiait en anglais « nosukin » et n’avait donc pas lieu de remplacer ce mot coréen. Le ministère a accepté de rencontrer les porte-paroles des associations civiques pour déterminer quel mot serait plus approprié. Le directeur du groupe « Solidaire pour le Hangeul » a lancé une enquête sur son site (www.urimal.org) et récolté déjà plus de 50 nouvelles expressions comme « giljamggun » (personnes dormant dans la rue), « musukja » (personnes sans endroit pour dormir) et « handein » (personnes vivant hors des maisons).

En bref : Quoi de neuf en Corée du Sud ?
Industri
e : Pantech a sorti hier son nouveau téléphone à écran tactile « DuPont » en partenariat avec la société française de briquets et de stylos.
Sports : La Corée du Sud (ainsi que le Canada) fera bien partie des pays qui recevront un Grand Prix de Formule 1 la saison prochaine, la date du 17 octobre ayant été confirmée par Ecclestone.
Corée du Nord : Kim Jong-Il apparaît être en forme ces derniers-jours, en témoigne l’information que Bill Clinton a donné à Barack Obama suite à sa rencontre lors de la libération des deux journalistes américaines.
Culture : La chanteuse de jazz coréenne Nah Youn-Sun (ci-contre), récompensée lors du festival de St-Maur en 1999 et d’Antibes en 2005, recevra le titre de Chevalier des Arts et des Lettres le 5 octobre prochain.

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