Corée du Sud : la dépression des jeunes

02 novembre

Société – Dans un pays où le suicide atteint un niveau inquiétant (le plus haut ratio du monde), toutes les catégories de la population sont scrutées et sont analysées afin d’éviter un quelconque fléau. La NHIC, l’organisation nationale de l’assurance santé, a ainsi détecté des signes inquiétants chez les plus jeunes. Selon le rapport publié hier, le nombre d’adolescents entre 10 et 19 ans ayant pris des antidépresseurs a atteint 23 806 jeunes en 2010, soit une augmentation de 15% par rapport à 2006. Un chiffre peu révélateur selon les experts qui voient beaucoup de jeunes ne pas prendre en considération leur dépression et donc ne pas les traiter. En Corée du Sud, voir un psychologue est encore un acte complètement tabou. Et un adolescent devra avant tout demander l’accord de ses parents pour voir un docteur et lui parler de sa dépression, un acte que les parents refusent souvent par peur de stigmatisation. L’an dernier, la NHIC dévoilait dans une enquête menée auprès de 30 786 élèves d’écoles secondaires que 17.2% des jeunes avaient des symptômes de dépression dont 4.6% étaient dans un niveau sérieux qui aurait demandé une hospitalisation immédiate. A en croire cette organisation, seulement 0.47% des ados ont reçu des traitements médicaux pour dépression en 2010, ce qui laisse comprendre qu’une flopée de jeunes dépressifs sont dans la nature. Mais pourquoi sont-ils dépressifs ? Leur pays est pourtant en bonne santé et leur éducation est souvent prise pour modèle (à tort ?). Les médecins analysent ces dépressions à partir de trois critères : l’esprit de compétition permanente qui touche les Coréens de leur naissance à leur retraite, leur apparence physique (l’industrie de la chirurgie esthétique cartonne) et les problèmes familiaux (souvent liés aux soucis financiers). Les spécialistes s’inquiètent car qui dit dépression dit également suicide. En 2008, 25% des décès des adolescents étaient causés par un suicide.

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