Corée du Sud : une inflation stratégique

02 novembre

Économie – En Corée du Sud, l’économie bat au rythme de deux facteurs : les exportations (plus de la moitié du PIB) et l’inflation (la santé nationale en gros). Et lorsque les médias annoncent qu’après 9 premiers mois d’inflation importante, le niveau des prix à la consommation repasse sous la barre des 4%, cela peut redonner un peu de baume au cœur des Coréens. Selon la banque de Corée, les prix à la consommation auraient augmenté de +3.9% en octobre en glissement annuel, déjà bien loin des 4.3% de septembre et des 5.3% du mois d’août, un record sur les trois dernières années. Malgré un niveau inquiétant, la banque centrale n’a pas sourcillé, conservant sa politique de gèle de son taux directeur : 3.25% pour le quatrième mois consécutif en octobre. Sur fond de crise sans précédent dans l’eurozone, peut-être qu’une réaction aurait été la bienvenue, car avec un niveau d’inflation qui pour la première fois en 2011 passe sous les perspectives du gouvernement pour l’année (à savoir 4%), il semble que le niveau de 3.9% arrive un peu trop tard. Les loyers dans les grandes villes atteignent des niveaux historiquement élevés, les futurs premiers acheteurs potentiels de terrain repoussent leur décision au regard du marché et de la bulle immobilière qui n’explose toujours pas et les prix des carburants sont toujours en hausse. En fin de compte, si l’on regarde de plus près les prix des produits, on se rend compte que cela ne joue pas vraiment pour les consommateurs : certes, les légumes, les fruits, les viandes et les poissons voient leurs prix dégringolés, mais d’un autre côté, le riz, le sel et la poudre de piment, des ingrédients nécessaires pour la préparation du kimchi (plat national à base de chou fermenté que les familles préparent en novembre pour passer l’hiver), sont à des prix qui ne cessent de monter. Les prix des transports en commun font de même (voir précédent article). Pour atteindre les 4% d’inflation sur l’année, comme en rêvait le gouvernement, il faudrait des niveaux de 2% pour novembre et décembre, improbable. Si l’on se base sur l’année dernière, le niveau de novembre pourrait même repartir à la hausse, selon les experts. Les prix des produits frais ont perdu 14% par rapport à l’an dernier, avec -34% sur les légumes après un été très pluvieux. Parallèlement, les loyers ne cessent d’augmenter (+4.9%) tout comme les services dans le public (+1.1%) et le privé (+3.2%). L’essence et le diesel ont pris +16.3% et +17.8%.

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