Comment éviter un conflit intercoréen ?

11 mai

Corée du Nord – Ça y est. C’est finalement avéré. Ce n’est pas une mine qui a coulé le vaisseau sud-coréen en Mer Jaune mais bien une torpille. Des traces d’explosifs ont été détectées sur la carcasse du Cheonan. Alors maintenant, la question qui vient à tous les esprits est : comment le gouvernement de Lee Myung-Bak va-t-il gérer ce problème ? Un conflit ? Hors de question. La Corée du Sud n’osera jamais affronter ses frères ennemis du Nord. Aucune réaction ? Ce n’est pas vraiment le genre du « Bulldozer », comme il était appelé à son précédent poste chez Hyundai. Donc pas de réactions militaires, mais des réactions quand même. La population, elle, n’aura pas attendu la réaction des autorités. Elle n’a pas hésité à faire revivre les campagnes de propagande anti-nord-coréenne sur la zone démilitarisée. Pour le gouvernement, on va se la jouer plus cool en tentant de ralentir les échanges commerciaux intercoréens. Pour cela, les autorités ont interdits aux bateaux nord-coréens d’emprunter le détroit de Jeju, séparant l’île du continent. On ne peut pas dire que la mesure soit exceptionnelle ! Très peu d’impact pour Séoul et un tout petit impact pour la Corée du Nord. Certes, la Corée du Nord a besoin de la pêche et de l’aide commerciale sud-coréenne pour faire subsister sa situation d’Etat à la déroute. Mais cette décision ne devrait pas créer beaucoup de soucis. Pour Séoul, il n’est pas question de revenir sur l’accord intercoréen signé en 2004 sous lequel les deux Corée s’engagent à limiter toute activité de propagande sur la ligne militaire de démarcation. Accord qui autorise pourtant également le passage des bateaux nord-coréens dans le détroit de Jeju. En cas de menace du Nord, l’argument de Séoul sera simple : le Nord a commencé en envoyant un sous-marin dans l’espace maritime sud-coréen. Séoul, qui joue un rôle de régulateur quant à la sécurité de la zone Nord-est asiatique, ne veut donc pas trop provoquer le Nord. L’enquête se poursuit pour déterminer les raisons du naufrage et le Sud ne souhaite pas prendre telle ou telle position à l’heure actuelle. Si l’enquête révèle bien que le tir de torpille était nord-coréen, le problème sera porté devant les Nations-Unis. La Chine, dont le président Hu Jin-Tao a accueilli le « Cher Leader » Kim Jong-Il il y a quelques jours, aura encore une fois un rôle clé à jouer pour ce qui est des questions diplomatiques intercoréennes.
Arosmik, le 11 mai 2010 en Corée du Sud

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