L'anglais, le nouveau stress des employés coréens

14 mai

Société – A : « Do you speak English ? » B : « No, thank you ». Voilà le type de conversation auquel il est courant d’assister dans la mégalopole de Séoul entre un étranger et un Coréen. Oui, les hommes d’affaires coréens ont toujours du mal à maîtriser la langue de Shakespeare. Le handicap des langues étrangères est le plus grand fléau touchant les businessmen coréens. L’enquête menée par Job Korea le prouve bien : sur les 583 employés de bureau interrogés, 36.6% d’entre eux estiment que la capacité à parler anglais est le plus grand handicap dans leur travail. La formation universitaire vient ensuite avec 21.8. Parmi les autres facteurs étant considérés comme handicapant pour le travail quotidien, les employés relèvent les connections personnels (14%), l’Alma Mater avec 9.1% et les études linguistiques à l’étranger (7.4%). Ennuyant pour un pays qui se veut être global ! La course à l’anglais n’a jamais été aussi intense. Rappelez-vous de ces enfants qui se faisaient opérer la langue dès le plus jeune âge afin de pouvoir prononcer les mots anglais avec le meilleur accent possible. Certaines familles coréennes n’hésitent aujourd’hui pas à utiliser uniquement la langue anglaise avec leurs enfants. Vous ne pourrez que le constater en allant voir le dernier film d’Im Sang-Soo The Housemaid, actuellement en sélection officielle à Cannes. Aujourd’hui, tout le monde veut savoir parler anglais, et toutes les solutions sont envisagées : arrêt du travail pour un stage linguistique pas trop loin (Philippines où l’anglais est parlé couramment), stage longue durée en Australie, en Angleterre ou aux Etats-Unis (en moyenne un an), cours du soir intensifs avec des professeurs anglais à des prix exorbitants dans certains quartiers (Gangnam, Yeouido), rencontres anglophones deux à trois fois par semaine pour entretenir son niveau, etc. La plupart des businessmen Coréens sont rapidement nerveux lorsqu’on leur parle en anglais. A l’inverse des vieilles ajumma qui s’amusent à dire deux ou trois mots en konglish (Korean+English, équivalent de notre franglais) lorsqu’elles vendent leur babiole sur les marchés de la ville : « good price », « good, good », « very cheap »... Pour les businessmen ayant un niveau de bachelier ou moins, le plus gros souci vient d’abord de leur éducation (61.4%). Pour les employés ayant été deux ans en université, la faiblesse de leur niveau d’anglais passe d’abord (40.5%) suivi de leur parcours académique (30%). Bien entendu, pour les personnes ayant eu quatre années d’études supérieures, le parcours académique n’est pas un souci (seulement 7.3%). D’un point de vue géographique, si l’on peut dire, les employés issus d’universités basées sur Séoul estiment à 36.1% que l’anglais est le plus grand handicap dans leur emploi, suivi des connections personnels (22.6%). Pour ceux issus d’universités situées hors de Séoul, le taux monte à 43.3% pour l’anglais. « Lorsque vous venez en Corée du Sud, s’il vous plaît, apprenez le Coréen… »
Pour terminer, un petit rappel avec la publicité télévisée de Olleh KT qui se moquait ouvertement du niveau d'anglais des Coréens :

Arosmik, le 14 mai 2010 en Corée du Sud

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