Samsung, le cœur de la Corée du Sud

07 juin

Industrie – Pour encore beaucoup d’étrangers, le groupe Samsung n’est pas connu comme étant une entreprise coréenne. Et pourtant ! Si Samsung n’était aujourd’hui pas coréen, la Corée du Sud souffrirait drôlement. Pour sûr. D’après les données rapportées par Korea Exchange hier, les douze filiales composant le groupe Samsung, toutes enregistrées à la bourse de Séoul, représentaient 10.3 milliards de dollars l’année dernière (12 billions de wons) en termes de profits nets. C’est tout simplement 25.1% des 47.7 billions de wons dénombrés, le montant des profits nets des 565 entreprises cotées à la bourse locale. Si l’augmentation de 7.4 points de pourcentage par rapport à 2007 est à noter (17.7%), il faut surtout comprendre que le groupe Samsung représente à lui tout seul un quart du profit des 565 grandes entreprises du pays, celles qui font vivre la Corée du Sud. Et si vous ajoutez Hyundai-Kia Automotive Group au géant de l’électronique, vous vous retrouverez avec le tiers du pays dominés par deux groupes. Bienvenue dans l’air des chaebols (conglomérats). On ne peut pas dire que le premier constructeur automobile du pays aura connu la crise. De 6.4% en 2007, le groupe est passé à 12.2% l’année dernière. Et pour aller plus loin, si l’on rassemble les cinq plus grands chaebols du pays (Samsung, Hyundai-Kia, SK, LG et Lotte), on arrive quasiment aux deux tiers de la puissance du pays avec 60.9%, un bond de 21.5 points par rapport à 2007. Pour les spécialistes, leurs forts profits est avant tout dû à leur capacité technologique et leur savoir-faire dans l’automobile mais aussi et surtout aux difficultés de certains de leur concurrent lors de la période de récession. Prenez Samsung Electronics : +7 billions de wons de profits nets l’an dernier grâce à ses puces mémoires et ses écrans. Et pour Hyundai, c’est la même chose. Associé à Kia, le profit du groupe a atteint un record historique l’an dernier et ses parts de marchés sur les terres étrangères n’ont cessées de s’accroître. Si c’est bon signe pour l’économie en général, les spécialistes tirent un peu sur la sonnette d’alarme : la dépendance d’un pays envers quelques conglomérats est pour eux beaucoup trop dangereuse. Une dépendance trop forte pourrait avoir d’autres conséquences si une nouvelle crise s’abat autour du monde. Avec un président de la république issu du monde des conglomérats (ancien cadre de chez Hyundai), il ne semble pas que le gouvernement réagira à l’encontre de ces « super-profits conglomériens ».
Arosmik, le 7 juin 2010 en Corée du Sud

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