La police coréenne dans tous ses états

30 juin

Sécurité – Mais que se passe-t-il dans la tête des policiers en Corée du Sud ?! Les semaines se suivent et se ressemblent au regard du nombre de scandales qui frappent les services de sécurité de la péninsule. Il y a une semaine, quatre officiers se faisaient arrêter pour avoir battu et torturé 22 suspects depuis le mois d’août 2009 dans la station de Yangcheon, à l’Ouest de Séoul. Inadmissible pourrait-on penser à la première lecture. Mais il faut comprendre les méthodes employées par leur patron. Le nombre est devenu le facteur clé de réussite des officiers de police. Celui qui arrêtera le plus de criminels est désormais celui qui réussit le mieux dans la police. Et ce système de gestion basé sur le mérite personnel ne plaît pas : la révolte a sonné ! Le responsable de la station de police de Gangbuk à Séoul, Chae Soo-Chang (ci-contre), a dénoncé son patron, le commissaire Jo Hyuh-Oh (ci-dessous), celui-ci mettant beaucoup trop de pressions sur les officiers pour arrêter le plus de criminels possible. D’après lui, cette manière de faire a poussé certains agents à commettre des actes de torture sur certains détenus. « La torture n’est pas qu’un phénomène inhérent à la station de Yangcheon, mais c’est le résultat de l’énorme pression imposé par les dirigeants des services de police en Corée afin de les former à la compétition et au besoin de performances » indiquait Chae Soo-Chang lors d’une conférence de presse hier. Cette révolte est un coup de tonnerre dans le monde de la police où l’obéissance absolue envers les supérieurs et la gestion des services par des séniors sont les règles de base. Si Chae semblait bien vouloir démissionner suite à ce coup d’éclat, il a demandé également à son supérieur de prendre la responsabilité des tortures qui sont opérées par certains agents. Une fois la conférence de presse terminée, l’agence de police de la ville de Séoul a démis Chae de ses fonctions immédiatement pour avoir sali l’image des services d’ordres de la capitale. L’agence a par ailleurs tenu à réfuter les propos de ce chef de police, se justifiant en indiquant que ce système de gestion au résultat était appliqué dans toutes les grandes institutions gouvernementales. Les discours divergent de plus en plus entre policiers de haut-rangs et officers et agents qui critiquent de plus en plus le système.
Arosmik, le 30 juin 2010 en Corée du Sud

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