Projet de méga-accord dans la construction navale coréenne

19 février


C'est une fusion qui fait parler. Hyundai Heavy Industries (HHI) et Daewoo Shipbuilding and Marine Engineering (DSME), les deux géants sud-coréens de la construction navale, ont pour projet de fusionner leurs activités et ainsi combiner leur carnet de commandes. En valeur, les commandes en cours pour des navires transportant du gaz naturel liquéfié (GNL) dépasseraient les 12 milliards de dollars, selon des données rapportées aux médias.

Hyundai Heavy Industries, qui est à ce jour le plus grand constructeur naval au monde, signera un accord de fusion au début du mois prochain. Une fusion qui se fera via l'acquisition de parts permettant le contrôle de Daewoo Shipbuilding auprès de la banque de développement coréenne (banque d'état), la KDB. Cette banque est actuellement le principal créancier de Daewoo Shipbuilding avec 55.7% des parts du groupe.


DSME possède un carnet de commande de navires GNL de l'ordre de 6,85 milliards de dollars et HHI un carnet d'environ 6,01 milliards de dollars soit un total possible de 12,86 milliards de dollars. Samsung Heavy Industries, le troisième du secteur et principal concurrent sud-coréen, qui n'a pas souhaité se rapprocher de DSME, serait alors écarté sévèrement avec son carnet estimé à 4,69 milliards de dollars (commandes estimées par VesselsValue).

Le gaz naturel, qui est un gaz naturel de qualité commerciale condensé à l’état liquide et qui se compose principalement de méthane mais aussi d'éthane (10%) et de petites quantités d'autres composés, "va prendre une place de plus en plus importante dans le bouquet énergétique mondial dans les décennies qui viennent. Le maintien d'une position de leader sur le marché de la construction navale sera par conséquent essentiel pour les grands chantiers navals autour du globe", insiste VesselsValue.


VesselsValue, qui évalue le marché de la construction navale, précise que la consolidation des chantiers permettra d'améliorer le pouvoir de fixation des prix et devrait ainsi permettre de réduire les projets déficitaires entrepris via la constructions des chantiers sur les cinq dernières années. "Reste à voir si la fusion aura lieu ou non, mais si c'est le cas, alors elle aura d'importantes répercussions sur le marchés des nouveaux navires" conclut-il.

Jadis pierre angulaire de la croissance économique et de la création d'emplois en Corée du Sud, la construction navale a perdu de sa superbe après l'effondrement de l'industrie et surtout la surabondance de navires après l'arrivée d'une concurrence acharnée en provenance de Chine. Le gouvernement espère donc qu'une telle réorganisation (fusion) du secteur permettra de dominer le marché mondial, une telle fusion créant un acteur sans équivalent. Sur 2018, Hyundai Heavy Industries disposait d'un carnet de commandes totalisant 11,14 millions de TBC (tonne brute compensée), le plus important du secteur.


À titre de comparaison, DSME enregistrait 5,84 millions de TBC. La fusion permettrait d'atteindre un carnet représentant 21.2% du marché mondial avec 35 milliards de dollars de commandes et 350 navires à construire. Désormais, place aux négociations avec les syndicats. Car pour l'instant, que ce soit ceux de Hyundai ou ceux de Daewoo, tous sont opposés, craignant des licenciements massifs. L'approbation réglementaire sera également la clé pour la conclusion de ce méga accord.

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