Le Burning Sun adepte du GHB, la drogue du viol, pour ses clients VIP ?

15 février


MIS À JOUR LE 18 FÉVRIER

La police a annoncé hier qu'elle élargissait son enquête sur l'utilisation de drogues dans les clubs à tous les établissements de Gangnam (Séoul). La raison étant tout simplement que les MD (merchandisers) ne travaillent pas que pour qu'un établissement mais sont connectés à tous les clubs de la capitale.

Samedi, une femme d'origine chinoise qui MD au Burning Sun était questionnée par la police suite à des allegations de ventes de stupéfiants aux clients VIP et de distribution de drogues GHB aux clientes afin d'aider les clients VIP à les violer. La police a également fouillé son domicile. Des allégations niées en bloc par cette femme. Un autre homme lié à cette affaire a été arrêté et incarcéré la semaine dernière.

Les soupçons ont obligé le club à fermer définitivement ses portes depuis hier.

Mais la police se méfie car il est très compliqué d'enquêter dans ce milieu. "Il y a tellement de restrictions sur les boîtes de nuit qu'il est presque impossible d'enquêter. Pour obtenir un mandat de perquisition, il faut des preuves solides et le rapport de témoin direct d'un trafic de drogue", prévient un membre de la police.

Alors qu'il tenait un concert samedi au Parc Olympique au Sud de Séoul, Seungri, star de la K-pop avec le groupe Big Bang et homme d'affaires mêlé à cette affaire en tant que "inside board director" du club Burning Sun (une information qui a permis de médiatiser ce scandale), a pris le temps de s'excuser devant ses fans : "Je suis désolé d'avoir provoqué un sentiment de déception et d'inquiétude chez tous mes fans".



ARTICLE DU 15 FÉVRIER CI-DESSOUS

C'est un scandale qui commence à trouver de l'écho dans les médias. Si jusqu'à présent ce n'était que de la suspicion, l'affaire prend désormais une nouvelle tournure après le témoignage d'un client VIP du Burning Sun (클럽 버닝썬), ce club tendance de l'hôtel Le Méridien, dans le quartier d'affaire du Sud de Séoul (station Sinnonhyeon), souvent surnommé le "club de Seungri" (chanteur du groupe de K-pop Big Bang et hommes d'affaires multicasquettes), à tort puisqu'il n'en est pas le propriétaire mais participe simplement à la gestion du club. La chaîne MBC, pour qui ce client VIP s'est confié, rapporte ainsi que le personnel du club drogue les jeunes filles afin d'aider les clients VIP à les violer.

Selon lui, le personnel du Burning Sun n'hésite pas à envoyer des messages aux clients les plus riches afin de les faire venir et de les faire profiter des filles "prêtes" pour eux. Dans son témoignage, il affirme également avoir déjà reçu une photo d'une jeune fille dénudée et inconsciente avec un message indiquant qu'elle était prête pour lui. Puis des vidéos de jeunes filles se faisant violer, précisant dans le message que les jeunes filles ne savaient même pas qu'elles étaient filmées.


"Ils parlent comme si ils parlaient de nourriture ou de quelque chose d'autres. Le personnel du club a aussi des rapports sexuels avec les filles après les avoir drogué afin qu'elles soient inconscientes" ajoute-t-il. Des messages qu'il avoue avoir reçu toutes les deux semaines vers 22h lorsque le club ouvre et ce pendant cinq mois d'affilé jusqu'en décembre dernier. Selon lui, le personnel du club choisit les filles à droguer afin de les "mettre à disposition" de riches clients chinois qui dépensent 30 millions de wons par soirée (environ 25 000 euros). En retour, le personnel reçoit de très bons pourboires.

Ce type de déclarations n'est pas inédit en Corée du Sud. Et comme un peu partout dans les grandes villes du monde. Bien que les filles droguées et violées essayent de diffuser des informations sur les plateformes de partage (sur Reddit par exemple), il leur est difficile de porter plainte sans preuve. Au final, les viols ne sont finalement quasiment jamais punis car jamais déclarés aux services de police.


Pourquoi tant de cas de drogue puis de viols dans les clubs de ce genre ? Tout simplement parce que l'accès au GHB, l'acide 4-hydroxybutanoïque, autrement dit la drogue du viol, est trop peu contrôlé. La consommation de cette drogue de synthèse, insérée dans des consommations offertes aux filles qui viennent s'amuser, provoque alors des vertiges, une possible euphorie puis une amnésie partielle ou totale.


La police de Séoul a décidé d'interroger le patron du club, Lee Moon-ho, mercredi dernier à propos de ses allégations. Les policiers ont procédé à une fouille du club afin de saisir des évidences d'utilisation de drogue ainsi qu'à une fouille au sein du commissariat de police de Yeoksam, à proximité, pour des liens de corruption possible.

Un client a récemment affirmé que la police protégeait ouvertement les exploitants du club après avoir été attaqué par des policiers qu'il avait lui-même contacté alors qu'il était menacé par le personnel du club pour avoir essayé de protéger une fille harcelée sexuellement.


Une pétition sur le site du palais présidentiel Cheong Wa Dae a été lancé et a recueilli plus de 20 000 signatures, demandant une enquête approfondie sur Burning Sun et la punition des responsables. Seungri, bien qu'il ne soit pas propriétaire du club, est tout de même sous le feu des projecteurs et les internautes lui demandent de prendre ses responsabilités vis-à-vis des propriétaires.

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