Kim Jong-un ouvert aux inspections de l'AIEA avant sa rencontre avec Trump à Hanoï

13 février

Kim Il-Sung à droite (dont la ressemblance avec son petit-fils Kim Jong-un est frappante) et Hô Chi Minh à gauche en 1958 à Hanoï
Le dirigeant nord-coréen Kim Jong-un a annoncé être d'accord "en principe" pour faire vérifier la dénucléarisation de son pays par des inspecteurs de l'Agence international de l'énergie atomique (AIEA), dans le cadre des demandes insistantes de la part du gouvernement américain. Une décision importante permettant au régime ermite et à la communauté internationale d'avancer dans le cadre du désarmement nucléaire de l'État communiste.

"Les négociateurs sur le nucléaire venant des Etats-Unis et de Corée du Nord ont trouvé une tentative d'accord selon laquelle les inspecteurs de l'AIEA auront accès aux sites de tests nucléaire et de missiles au Nord pour la vérification du démantèlement des installations en temps voulu" a déclaré un officiel au Korea Times hier après-midi.

La procédure d'accueil des inspecteurs et le cadre des visites seront expliqués ultérieurement lors des pourparlers entre les deux pays. Pour rappel, les inspecteurs de l'AIEA avait été poussés hors du pays en 2009 par le leader Kim Jong-il.

 Pyongyang Corée du Nord design

Cet officiel a rajouté que "la Corée du Nord garantira la sécurité des inspecteurs de l'AIEA ainsi que leurs activités sur le territoire jusqu'à la vérification complète engagée. Pyongyang se conformera aux obligations qui lui incombent en vertu des résolutions du Conseil de sécurité des Nations-Unies (UNSC) de coopérer avec l'AIEA et de régler correctement les problèmes en suspens".


Si nous sommes encore loin d'un retour de la Corée du Nord au sein du Traité de Non-Prolifération (TNP), pour lequel elle fut membre en 1968 avant de le violer puis de le quitter en 2003, c'est un premier pas encourageant dans un contexte d'adoucissement des relations avec ses "anciens" ennemis.

La promesse faite par Kim Jong-un quant à la "dénucléarisation complète" de la péninsule coréenne lors de son premier entretien avec Donald Trump en juin dernier est donc toujours d'actualité et la date de cette annonce, à deux semaines de leur deuxième rencontre, ne tient en rien au hasard.


Le deuxième round Kim-Trump qui se tiendra à Hanoi, au Vietnam, les 27 et 28 février prochain, sera, selon les analystes politiques de Séoul, l'occasion pour les deux dirigeants de montrer à la fois de la flexibilité et une ouverture (concessions) pour relancer le processus d'engagement des deux nations. Beaucoup s'attendent ainsi de voir une autorisation de la part du Conseil de sécurité des Nations-Unies, actuellement sous direction américaine, de la réouverture du complexe industriel de Gaeseong en Corée du Nord. Mais peu de chance de voir autre chose de plus important après le sommet.


Autre possible annonce attendue fin février : l'ouverture d'un bureau de liaison entre les Etats-Unis et la Corée du Nord à Pyongyang, centre de geste symbolique prouvant la confiance entre Washington et Pyongyang. Kim Jong-un, qui multiplie les voyages à l'étrangers donc (Singapour, Pékin, Panmunjeon) depuis l'année dernière, a décidé, comme lors du sommet de Singapour, d'anticiper le sommet à Hanoï en se rendant au Vietnam le 25 février, deux jours avant la rencontre avec Trump.

Cette première visite d'état du dirigeant nord-coréen sera l'occasion (la troisième au Vietnam de la part d'un dirigeant nord-coréen après son grand-père Kim Il-sung qui rencontra Hô Chi Minh en 1958 et 1964), à première vue, de rencontrer le Premier Ministre et chef du gouvernement Nguyễn Xuân Phúc mais pas le président Nguyễn Phú Trọng, Secrétaire général du parti communiste vietnamien, qui sera en visite officielle à l'étranger.

Selfie pris sur les berges de la baie de Singapour avant le premier sommet avec Donald Trump en juin dernier

Avant le sommet de Singapour, Kim Jong-un avait rencontré le Premier Ministre avant de parcourir les grandes attractions touristiques du pays : Gardens by the Bay, Marina Bay Sands, etc. Au Vietnam, il ne serait pas surprenant de le voir donc du côté de la baie d'Along (Ha Long Bay) ou encore à Haiphong, hub industriel et commercial de la région. Ho Chi Minh City devrait être évitée car trop éloignée de Hanoï.

Le ministère des affaires étrangères vietnamiens, Phạm Bình Minh, est actuellement en Corée du Nord (du 12 au 14 février), invité par son homologue nord-coréen Ri Yong-ho, afin de préparer la venue du leader nord-coréen chez son partenaire communiste.

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