Multiplication des mères-adolescentes en Corée

04 août

Société – La Corée du Sud rencontre un nouveau challenge. Comment gérer des jeunes femmes, mères depuis l’adolescence et dont les écoles ne veulent pas dans leur cursus ? Une jeune étudiante qui avait été virée de son école l’année dernière parce qu’elle était enceinte avait lancé une pétition auprès de la commission nationale pour les droits de l’homme obtenant le droit de réintégrer son école. Un cas qui a été éclairé par les médias pour beaucoup d’autres cas qui ne sont que trop rarement évoqués. Sur la demande du ministère de l’éducation, de la science et de la technologie, le professeur Je Seok-Bong de l’université de Daegu a mené l’enquête auprès de 73 mères-adolescentes dans 35 lieux différents de la péninsule. L’âge moyen de ces jeunes mamans est de 16.7 ans et elles sont en moyenne en première année du lycée. D’après les données recueillies, les adolescentes auraient eu leur premier rapport sexuel en moyenne à l’âge de 15 ans (troisième année du collège). Parmi elles, 85% ont arrêté leurs études mais 60% auraient aimé poursuivre si cela avait été possible. Les écoles ont encore beaucoup de mal à s’adapter à de telles situations. Seulement 32% sont prêtes à autoriser un retour à l’école des jeunes mères après l’accouchement. 14% d’entre elles leur demandent de quitter définitivement l’école et 9% leur demande de prendre du repos de manière prolongée. Ces jeunes femmes sont donc laissées en marge de la société, sans éducation. Un danger dans une société où la compétition dans les études est très élevée. Ces jeunes femmes, déjà mères, savent d’ores et déjà que leur avenir est délicat (peu d’hommes souhaitent vivre avec une femme ayant déjà un enfant et peu éduquée). Le ministère de l’éducation est actuellement en train de mettre en place des mesures pour aider ces jeunes mères et pousser les écoles à les intégrer de la meilleure façon. L’enquête du professeur Je indiquait en effet que sur les jeunes interrogées, 48% souhaitaient reprendre les études avec un examen d’aptitude. L’envoi de professeurs à domicile pourrait également être une solution pour aider les mères-adolescentes à s’intégrer un peu mieux à la société les entourant.
Arosmik, le 4 août 2010 en Corée du Sud

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