Sejong City, séparatrice de familles

06 août

Société – Sejong City, qui devrait d’ici 2014 devenir la capitale administrative de Corée du Sud après multiples controverses durant les deux dernières années (le président Lee Myung-Bak ayant décidé d’en faire finalement une zone d’investissements économiques avant de se raviser en juin sous la pression populaire et du parti d’opposition), pourrait créer une séparation dans certaines familles. Le gouvernement souhaitant déplacer 35 ministères et institutions publiques de Séoul à Sejong, ce ne seront pas moins de 10 400 personnes qui devront déménager. Mais selon une récente enquête menée auprès de 273 personnes concernées par ce déplacement (issues de 16 institutions sur les 35 concernées), 52.7% de ces individus iront habiter seuls à Sejong, laissant leur famille (femmes et enfants) à Séoul. Seulement 34.8% sont prêts à déménager avec leur famille alors que 5.8% sont courageux et estiment possible de revenir chaque jour à Séoul en parcourant les 100km qui séparent les deux villes en KTX (TGV coréen). Si l’enquête ne porte que sur une petite partie du nombre d’officiels qui feront le déplacement, cela révèle cependant une tendance intéressante. Car sur la majorité des interrogés qui ne souhaitent donc pas déménager, la raison principale est le pauvre niveau d’éducation offert par Sejong City. Et l’éducation, en Corée du Sud, c’est sacré ! Ce n’est donc pas une grande surprise. Pourquoi les instituts sont-ils si nombreux et si chers sur Séoul ? Tout simplement parce que la compétition entre élèves depuis le plus jeune âge sert à faire sortir des élites de partout. Actuellement, le gouvernement cherche avant tout à créer des logements à Sejong afin de faire venir le plus rapidement possible les familles. Les constructions de buildings administratifs commencent doucement. Pour ce qui est des écoles et autres instituts d’éducation, les constructions débuteront un peu plus tard. Pour les experts, il ne fait aucun doute que la confiance des parents dans le système d’éducation de Sejong mettra au moins cinq ans à se faire, et ce même si le gouvernement se lance dans la création d’instituts pour les élites. Bref, les officiels qui travailleront à Sejong seront sur l’autoroute reliant les deux villes tous les vendredis et dimanche soirs. Au final, on peut se poser la question quant à la réelle utilité de déplacer l’administration sud-coréenne. Surtout pour ce pays qui se veut « vert ». Imaginez le nombre de déplacements en voiture entre les deux villes après 2014. Que ce soit les officiels ou l’organisation de réunion interministérielle ! L’avenir de Sejong City semble parsemer d’embuches.
Arosmik, le 6 août 2010 en Corée du Sud

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