Que faut-il retenir de 2010 en Corée du Sud ?

27 décembre

1. Smart-phone – Si l’iPhone appartient à 2009 dans la péninsule sud-coréenne avec une sortie poussée jusqu’en novembre, l’année 2010 est définitivement celle des smart-phone avec un essor sans précédent de ces appareils de télécommunication avec le premier sous Androïd dès février (Motoroï) mais surtout la sortie en juin du Galaxy S de Samsung, annoncé comme « l’iPhone killer », disponible chez SK Telecom portant le nombre d’utilisateurs de smart-phone sous l’opérateur à 3.9 millions (dont 2 millions de Galaxy S) pour un total supérieur à 7 millions d’utilisateurs en 2010 dans la péninsule (2.65 millions chez KT et 520 000 chez LG), l’iPhone 4 (distribué exclusivement par KT) et les problèmes de SAV d’Apple n’ayant pas vraiment ralentit la progression du fabricant local.
2. Économie – L’année 2010 est à n’en pas douter celle de l’affirmation de l’économie sud-coréenne parmi les grandes puissances mondiales, prouvant ses capacités à faire face à une crise d’une ampleur internationale par ses propres moyens, conduisant une politique exemplaire prise comme référence par nombres de politiciens étrangers, à commencer par les Français qui se sont suivis tour à tour dans la péninsule (Nathalie Kosciusko-Morizet, Christine Lagarde, Bernard Kouchner, François Bayrou, Hubert Védrine, etc.). Même s’il reste fortement dépendant des exportations (85% de son PIB), le pays détient un PIB par habitant supérieur à 20 000 dollars (et en progression l’an prochain) dont la croissance sur 2010 sera autour de +6.1%, bien loin du +0.2% de 2009.
3. Corée du Nord – Kim Jong-Il aura fait parler de lui en 2010 sur plusieurs tableaux, avec l’attaque du Cheonan le 26 mars dernier faisant 46 morts dans les rangs sud-coréens, la nomination à la fin du mois de septembre de son fils Kim Jong-Un comme successeur officielle à la tête du pays et le bombardement de l’île de Yeonpyeong le 23 novembre, une préparation très bien orchestrée de la réorganisation de la dictature communiste alors que les experts prédisent une fin de vie proche pour Kim Jong-Il suite à son arrêt vasculaire cérébral de l’an dernier (jusqu’en 2015 maximum).
4. Football – Le football sud-coréen a franchi encore une étape cette année avec des Guerriers Taeguk conquérant en juin atteignant les huitièmes de finale de la Coupe du Monde, un deuxième passage de poule dans leur histoire après l’exploit de 2002 en Corée du Sud, et également avec des joueurs de plus en plus présents en Europe et qui s’imposent comme Park Chu-Young, attaquant clé de la formation monégasque, Park Ji-Sung de plus en plus souvent titulaire dans les rangs des Mancuniens et un total de 6 buts depuis le début de saison, une première depuis son arrivée à Manchester, la paire Cha-Doo-Ri et Ki Sung-Yong au Celtic Glasgow, le jeune Son Heung-Min à Hambourg, ou encore l’intérêt d’Auxerre pour Jung Jo-Gook et de Monaco pour un nouvel attaquant en la personne de Yoo Byung-Soo (sans oublier l’intérêt du PSG pour Lee Kun-Ho en 2009). Côté féminin, les footballeuses coréennes se sont illustrées en obtenant une troisième place en Coupe du Monde des moins de 20 ans en Allemagne, s’inclinant en demi-finale contre le pays organisateur 5 à 1.
5. Accord de libre échange – L’année 2010 marquera l’histoire du commerce extérieur sud-coréen avec la signature d’un accord de libre échange avec l’Union européenne le 6 octobre et la validation d’un accord renégocié avec les USA début décembre, laissant place pour juillet 2011 à une entrée en vigueur de l’accord avec le Vieux Continent (à la condition que l’Assemblée Nationale coréenne ratifie le texte) qui devrait permettre de doubler les échanges avec la Corée du Sud, échanges estimés à 55 milliards de dollars en 2009. La France, au second rang des partenaires européens de la Corée, et dont le nombre de sociétés implantées en Corée ne cesse de croître (plus de 200 membres à la Chambre de commerce française à Séoul) aura une carte à jouer dans de nombreux secteurs.
6. Automobile – Le marché de l’automobile coréen a connu en 2010 une sorte de renouveau qui prépare à une seconde décennie de ce millénaire pleine de belles promesses, Renault Samsung Motors rencontrant un succès fulgurant avec ses modèles New SM3 et New SM5 lui faisant prendre la 3e place à GM Daewoo parmi les 5 constructeurs sud-coréens, Ssangyong ressortant doucement la tête de l’eau grâce à son rachat par l’indien Mahindra and Mahindra, suite à une année catastrophique en 2009 où le constructeur était au fond du trou, Hyundai cartonnant avec sa nouvelle ligne de berlines comprenant la Sonata, l’Avante et plus récemment l’Accent , ou encore le nouveau design chez Kia Motors avec la gamme K (K5 et K7) et le très sympa Sportage R. Il faut cependant noter que côté couleurs, les voitures coréennes restent toujours très sobres en 2010 (91% des voitures sont argentées, noires, blanches ou grises, contre 4% rouges et 3% bleues).
7. Les nouvelles technologies – Avec Samsung Electronics, la Corée du Sud joue désormais dans la cour des grands en termes de nouvelles technologies, le fabricant étant considéré en 2010 comme le leader de l’innovation et des technologies dans le monde, ne serait-ce que par ses multiples produits lancés cette année à commencer par le Galaxy S, bien entendu, pour ne pas laisser passer l’hégémonie à Steve Jobs sur le marché des smart-phone, mais également la télévision LED en 3D qui revoit totalement le marché de la télévision autour du globe, ou encore sa capacité à réagir aux innovations d’Apple avec le lancement récent de la Galaxy Tab, une tablette tactile qui entre en concurrence frontale avec l’iPad malgré sa petite taille, une second version étant prévue prochainement avec une dimension encore inférieure.
8. Réseaux – Que ce soit en Corée du Sud ou ailleurs, les réseaux sociaux ont définitivement porté cette année 2.0, mais la quatrième économie asiatique en garde une saveur plus particulière, étant initiatrice du système il y a plus d’une dizaine d’années avec Cyworld. L’arrivée de Facebook puis de Twitter a donné naissance à C.log pour Cyworld et Me2Day pour le microblogging, LinkedIn ayant son pendant LinkNow en Corée, une adaptation nécessaire pour un pays qui tarde à s’ouvrir aux portails étrangers avec 1.6 millions de Coréens sur Twitter et 1.8 millions sur Facebook à fin septembre.
9. Les insolites – Comme toujours, une flopée de faits divers et insolites a recouvert l’information sud-coréenne au cours de l’année avec, parmi les faits marquants de l’année : la vendeuse de pomme top-modèle d’Apgujeong, la strip-teaseuse de Myeong-dong, l’assassinat d’un enfant de trois ans pour avoir uriné sur le parquet, la prison chrétienne high-tech, l’obtention du permis de conduire à 69 ans après 960 tentatives, l’ouverture de « Vivid Ecotopia » la première forêt nudiste de Corée, etc.
10. Événements – La Corée du Sud aura connu une activité importante en termes d’événements internationaux avec deux dates à retenir : le sommet du G20 à Séoul les 11 et 12 novembre dernier qui a permis à la Corée du Sud de s’affirmer comme l’une des nations asiatiques leaders après la Chine et le Japon en devenant la première nation d’Asie et le premier pays non-membre du G7 à recevoir ce sommet, et le premier Grand Prix de F1 de Corée du Sud le 24 octobre qui aura eu un retour plutôt mitigé que ce soit du point de vue organisation (logement des visiteurs et du staff dans des Motels) ou préparation (piste détrempée impraticable le jour J). Seul point négatif de l’année : la sélection du Qatar pour la Coupe du Monde de Football 2022 pour laquelle la Corée était candidate.

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1 avis

  1. merci pour cette rétrospective très instructive :-) keep going !

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