Le bonheur économique coréen touche le fond

08 avril

Société – Pour les Coréens, le bonheur économique est au plus bas et ce malgré un léger rebond l’an dernier. Mais nous sommes encore bien loin du niveau d’avant la crise financière asiatique de 97-98. L’institut de recherche économique Samsung (SERI) souhaiterait pousser le gouvernement coréen à trouver des mesures pour à la fois augmenter les revenus des individus pour booster la consommation et résoudre les problèmes de distribution. L’indice du bien-être économique mis en place par le chercheur Shin Chang-Mock prouve à quel point le bonheur économique est encore loin d’être à un niveau notablement correct. Il a d’ailleurs choisi de ne pas intégrer le PIB dans cet indice qui selon lui, s’il reflète la santé économique du pays, ne reflète en rien le bonheur des citoyens. Le PIB n’intègre pas par exemple les facteurs de distribution, d’accumulation d’actifs ou encore de stabilité économique. Une personne qui gagne un revenu très élevé n’est pas forcément heureuse si par exemple d’autres personnes autour de lui gagnent plus. Ce nouvel indice mis en place par Shin du SERI mesure par conséquent la consommation, les revenus, la distribution et la stabilité sur une échelle de 0 à 1. Un schéma très simplifié qui selon lui permet de calculer le bonheur économique des individus. En analysant les tendances entre 1996 et 2009, on constate par exemple qu’au premier trimestre de 1996, les Coréens étaient sur l’indice 1, donc heureux. Au quatrième trimestre 1998, sur la fin de la crise financière, l’indice était de 0. Les 4 facteurs étaient alors au plus bas sur cette période. Le rapide rebond économique (aide du FMI) a permis à l’indice d’atteindre un niveau de 0.532 au troisième trimestre 2000 avec, il faut le noter, une très mauvaise distribution. Jusqu’au premier trimestre de 2008, les Coréens étaient plutôt proche du niveau 1 avec 0.829. Entre 2000 et 2008, l’économie était plutôt en bonne santé au regard de la consommation et des revenus. La récente crise internationale a par conséquent fait reculer l’indice de manière importante. Au second trimestre 2009, il était de 0.634. La consommation et les revenus n’étant pas si mauvais, et la distribution n’ayant pas été plus touchée que d’autres secteurs, l’indice n’est pas descendu aussi bas que lors de la crise de la fin de la dernière décennie. Au quatrième trimestre 2009, il est reparti à la hausse parallèlement au rebond économique de la Corée du Sud avec 0.664. Pour Shin, le bonheur économique repose sur la capacité du gouvernement à développer la consommation par les revenus. Il lui faut également se pencher sur 4 facteurs essentiels que sont la retraite, le logement, l’éducation et l’emploi.
Arosmik, le 8 avril 2010 en Corée du Sud

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