La nouvelle stratégie de 2MB

28 juillet

Politique – Lee Myung-Bak (surnommé 2MB) entre dans la deuxième moitié de son mandat présidentiel. Si sur la première partie, il a su créer de fortes tensions contre son gouvernement de la part des citoyens, le président semble vouloir changer de stratégie et se rapprocher du peuple. Issu du monde des chaebols, Hyundai plus particulièrement qui lui aura valu le nom de Bulldozer), Lee Myung-Bak pourrait bien leur tourner le dos et faire tout pour mettre en avant les PME et PMI du pays. En même temps, les conglomérats n’ont plus besoin de son support. La crise est passée, le rebond économique a eu lieu, tout va pour le mieux pour les Samsung, LG et autre Kia. Le support concernera désormais les plus petits, les entrepreneurs et ceux qui ont le moins de privilèges. Le président n’ayant le droit qu’à un seul mandat présidentiel en Corée du Sud, la deuxième partie de son mandat est cruciale. Pourquoi ce changement soudain de stratégie ? Il semblerait que le compte rendu sur le futur du plan de « croissance verte » remis au début du mois n’ait pas vraiment plu au président, celui-ci ne révélant en aucun cas une augmentation des investissements et une volonté de développer la création des emplois, deux mesures pourtant primordiales de sa politique mise en place depuis février 2008. Lors d’une récente visite sur un marché de Séoul, le président n’a pas hésité à critiquer ouvertement les chaebols et les grandes banques qui, malgré leur profit extrêmement élevé, n’hésitent pas à imposer des taux d’intérêts inadmissibles aux consommateurs qui souhaitent emprunter. « C’est un problème de responsabilité d’entreprises » s’inquiétait-il. Le lendemain, la commission de contrôle financier se penchait sur les prêteurs et promettait de faire baisser leur taux très rapidement. Nous sommes bien loin de 2008 et des avantages offerts aux chaebols comme la facilitation de certaines régulations et les réductions d’impôts afin de maintenir leur business et surtout porter l’économie coréenne. Le taux d’investissements encore trop bas et le chômage des jeunes qui ne cessent d’augmenter font donc réagir un gouvernement qui semblait faire la sourde oreille. Les élections de début juin qui ont vu le parti du président (GNP) s’effondrer poussent également Lee Myung-Bak à revoir sa politique. Le Premier ministre Chung Un-Chan, encore à son poste malgré sa proposition de démission récente, pourrait cependant représenter une tâche dans le mandat du président si celui-ci venait à rester au gouvernement. Reste à savoir si la population dont la large majorité se dit anti-Lee Myung-Bak sera prête à suivre cette nouvelle stratégie qui concernera les plus pauvres et les petites entreprises.
Arosmik, le 28 juillet 2010 en Corée du Sud

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