La gifle, vecteur d'éducation en Corée du Sud ?

27 juillet

Éducation – Elle fait beaucoup parler. La punition corporelle, également appelée le châtiment corporel ou plus simplement la gifle (car c’est souvent de cela qu’il s’agit). En Corée du Sud, le débat fait surface depuis quelques jours et l’incident survenu dans une classe entre un professeur et un élève (cf. La punition corporelle à l’école fait débat). L’institut national de la politique pour la jeunesse a enquêté l’année dernière, entre juin et juillet, en allant interroger 6 601 élèves de collèges et lycées autour de la péninsule. Et le résultat, qui pourrait en surprendre plus d’un, n’est en fait pas si étonnant que cela, tant la Corée du Sud a connu ce genre de punition pour corriger l’indiscipline : 69.6% des élèves ont déjà reçu une punition corporelle lors de leurs études. Parmi les élèves, 28% avouent avoir été frappés une à deux fois dans l’année et 22% ont été frappés une à deux fois par mois. Pour 7%, les coups tombent trois fois par semaine. Les garçons sont davantage punis que les filles avec un taux de 75% contre 64%. Pour la moitié des interrogés, les coups ne sont pas donnés qu’à l’école : 53% des élèves révèlent que leur parent les frappe également pour les discipliner. L’institut public a souhaité faire une étude comparative de ces chiffres et a choisi une enquête de 2008 portant sur 508 élèves en Suède : 98.6% des élèves avouent ne pas avoir été une seule fois frappé à l’école et seulement 6.5% reçoivent des punitions corporelles à la maison. Dans les pays avancés, les gouvernements mettent en place des lois interdisant les punitions corporelles à l’école, ce qui n’est pas le cas en Corée du Sud. Mais les enseignants ont-ils tous la capacité d’enseigner sans avoir à punir par un châtiment corporel les élèves trop indisciplinés ? Ce n’est pas sûr. Le gouvernement ne semble pas vraiment bouger pour le moment pour régler le « problème » des punitions corporelles. Pour certains élèves, cela est même logique de se faire punir. L’un d’entre eux révélait même pendant l’enquête que son professeur de mathématiques avait un jour demandé à un élève de résoudre un problème au tableau sans quoi il le frapperait dans la main, une punition qu’il reconnut acceptable, les critères ayant été fixés et la punition servant à mieux se concentrer et travailler. Il est difficile de trouver dans les pays occidentaux des jeunes ayant reçu des coups lors de leur éducation (génération 90 à aujourd’hui). Les précédentes se souviennent certainement des punitions corporelles qui auront fait mal mais qui au final n’auront pas traumatisé et auront même souvent remis dans le droit chemin.
Arosmik, le 27 juillet 2010 en Corée du Sud

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