Le sexe au cœur du débat politico-médiatique

22 juillet

Justice – Sept fois. Il faut tourner sa langue sept fois dans sa bouche avant de parler. C’est pourtant pas compliqué. Le républicain Kang Yong-Seok (ci-contre) aurait mieux fait de bien réfléchir à ce qu’il allait dire et à son impact avant d’ouvrir la bouche. Les faits sont simples : lors d’une intervention dans une université vendredi dernier devant un parterre d’étudiants, Kang n’a pas hésité à dénigrer les présentateurs de télévision, n’hésitant pas à dire à une étudiante : « Sais-tu que tu devras donner ton corps pour devenir présentatrice ? Vous souhaitez devenir présentatrice malgré cela ? ». L’association des présentateurs de télévision et de radio est tout de suite montée au créneau et a décidé de porter plainte et de poursuivre en justice pour diffamation le membre du Grand Parti National concernant ses allégations portant sur les présentateurs et le sexe. Cette association, qui regroupe les huit plus grands médias nationaux et qui est dirigée par Seong Se-Jeong (ci-dessous), est le porte-parole de plus de 500 présentateurs. Et c’est au nom de toutes ces personnes qui Seong a demandé à Kang de « s’agenouiller et reconnaître son erreur », avant d’ajouter que la profession était « déçue, insultée, blessées voire dévastée ». De larges compensations devraient être demandées à Kang d’après les dernières nouvelles. Kang Yong-Seok ne se fait pas remarquer pour la première fois. Récemment, cela impliquait même le président Lee Myung-Bak. Il n’hésita pas à dire à une jeune étudiante que le Président n’avait pas arrêté de la regarder lors d’une conférence et qu’il lui aurait bien demandé son numéro de téléphone si la première dame n’était pas assise à ses côtés. Cet « homme politique » devrait se faire sortir du Grand Parti National incessamment sous peu, le bureau du président s’étant déjà excusé de tels propos. Outre les présentateurs, Kang s’est mis à dos les groupes de droits pour les étudiants, les groupes féministes ou encore les différents partis politiques d’opposition qui n’hésitent pas à évoquer le terme d’ « harcèlement sexuel ». La ministre de l’égalité des sexes Paik Hee-Young n’a pas hésité à proposer une formation pour les membres du gouvernement concernant le harcèlement sexuel. Pour sa défense, Kang indique que ses propos ont été mal retranscrits et donc mal interprétés, se justifiant en précisant que l’étudiante lui avait demandé si elle devait choisir le métier de reporter ou de présentateur, Kang lui ayant spécifié que le métier de reporter était mieux. Le JoongAng Daily, qui a relaté ses propos, indique dans l’autre sens que les étudiants présents ce jour-là ont été sidérés par le conférence de presse de Kang.
Arosmik, le 22 juillet 2010 en Corée du Sud

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