Corée du Sud : les bases du capitalisme 4.0

09 novembre

Économie – Un peu comme pour les applications et les systèmes d’exploitation, Anatole Kaletsky, journaliste et économiste, grand contributeur de The Times, appose des versions évolutives à l’économie mondiale. Après le capitalisme 1.0 jusqu’aux années 30, qu’il baptise de « capitalisme laissez-faire », après le capitalisme 2.0 autrement dit le keynésianisme jusque dans les années 70, après le capitalisme 3.0 rebaptisé le « fondamentalisme de marché » jusqu’à la crise financière de 2008-2009, le temps est venu pour le capitalisme 4.0 de faire surface sur les places mondiales.

E
n quoi cela consiste-t-il ? Le capitalisme 4.0, titre de son dernier bouquin, est une nouvelle relation entre les États et les marchés, un rapport entre un capitalisme débridé et un interventionnisme étatique. Bref, une description qui ressemble bel et bien au système coréen. Kaletsky voit dans ce nouveau système une solution pour voir émerger des croissances économiques saines dans les puissances émergentes. Lors de son intervention à la Conférence internationale sur entrepreneuriat global, il n’a pas hésité à citer à plusieurs reprises la Corée du Sud comme exemple. Selon lui, cette nouvelle ère est une opportunité exceptionnelle pour la Corée d’un point de vue économique.

Sa théorie attire les regards des économistes et spécialistes locaux qui cherchent à trouver un nouveau modèle de croissance à une économie qui reste malgré elle toujours attaché à des décennies d’industrialisation et à un marché largement dominé par les chaebols, ces conglomérats familiaux limites mafieux. Dans un capitalisme 4.0, l’Etat devra se focaliser sur une régulation macro-prudente (la Corée le pr
ouve à chaque fois qu’une nouvelle innovation tente de rentrer sur un marché, à commencer par Apple), une supervision financière (le gouvernement essaye depuis deux ans de nettoyer son système financier et de créer une super-banque) et le développement de nouvelles industries de grandes envergures nécessitant des investissements à long terme (le plan de croissance verte lancé en 2008 est le plus visible des projets de ce genre). Les chaebols doivent investir lourdement et sur des projets d’avenir et les plus petites structures doivent miser sur l’innovation.

Ce sera la clé pour donner un avantage compétitif à la quatrième économie asiatique. L’écrivain insiste sur le fait que les économies comme les Etats-Unis et l’Europe ne sont plus à même de reconnaître leurs erreurs et déterminer les besoins nécessaires à leurs reconstructions économiques. « Les nouvelles idées viendront d’ailleurs » prévient-il. S’il reste sceptique quant à la Chine, de par son manque flagrant de politique démocratique, et au Japon, qui souffre tant économiquement que culturellement et politiquement depuis des années et des années, il voit l’Asie comme le futur de ce capitalisme 4.0.

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1 avis

  1. La Corée, ce n'est pas plutôt étatisme débridé et interventionnisme capitalistique ?

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