Corée du Nord : La Chine immobile, la Russie arrive

01 juin

Corée du Nord – La rencontre tripartite entre les premiers ministres chinois (droite) et japonais (gauche) et le président sud-coréen (centre) aura débouché sur ce à quoi tout le monde s’attendait, à savoir rien. La Chine a d’ores et déjà indiqué qu’elle étudierait en profondeur l’incident du Cheonan en Mer Jaune mais ne défendrait personne, peu importe les conclusions qui seront tirées et la position de la communauté internationale. Bref, la Chine reste la même. Ce grand pays ne se prononcera jamais à l’encontre de la Corée du Nord, source de business importante, et sait faire face à la pression comme Wen Jia-Bao, le premier ministre, l’a prouvé lors du sommet à Jeju où tout le monde aura essayé, en vain, de le faire rejoindre « la force ». Et Lee Myung-Bak le savait très bien. Dès lundi, le lendemain de la rencontre tripartite, le président a demandé au sénateur américain Jim Webb (à gauche ci-dessous), président du comité sénatorial en charge des affaires en Asie de l’Est et dans le Pacifique, de supporter la Corée du Sud en convaincant l’Empire du Milieu de rejoindre la coordination internationale des actions qui seront prises à l’encontre de la Corée du Nord. C’est ce même Webb qui permit de faire passer une résolution la semaine dernière au Congrès afin de supporter Séoul et activer la prise de position dans la communauté internationale. Côté Russe, on veut en savoir plus. Pas trop mêlé aux incidents entre les deux Corée depuis fin mars, le gouvernement Russe a décidé de mettre son grain de sel dans l’histoire. Une demande a été faite pour envoyer un groupe d’experts afin d’étudier les conséquences du naufrage du bâtiment militaire sud-coréen. La Russie, qui comme la Chine reste un allié historique de la Corée du Nord (Guerre Froide), prendra véritablement position une fois que les débris auront été inspectés par son équipe. Depuis le début des affronts entre la Corée du Sud et la Corée du Nord, et la pression pour agir de la part des Etats-Unis, le président russe Medvedev n’a cessé de demander à Séoul de garder son calme et de réagir de la manière la plus intelligente possible. Le gouvernement coréen, qui doit également faire face à des rumeurs de plus en plus persistantes concernant les vraies raisons du naufrage du navire, a décidé d’ouvrir l’accès à l’épave aux universités et aux internautes dès la semaine prochaine, seul les membres du gouvernement, les journalistes et les militaires ayant eu accès au hangar de Pyeongtaek aujourd’hui. Le ministère de la défense sélectionnera au hasard parmi les candidats qui le souhaitent 20 utilisateurs de Twitter, 10 blogueurs, 30 étudiants en journalisme, cinq représentants des portails Internet et cinq membres du gouvernement pour un tour de l’épave vendredi prochain. Drôle de manière de prouver qu’il n’y a pas de conspiration, non ? De l’autre côté du 38e parallèle, il semblerait que l’on commence à craindre les sanctions commerciales imposées par le Sud. Les autorités nord-coréennes ont ainsi annoncé qu’ils ne comptaient en aucun cas laisser tomber le complexe industriel de conjoint, malgré l’éviction de huit cadres-dirigeants sud-coréens la semaine dernière. Retour donc à une situation d’attente, entre les enquêtes russe et chinoise et le petit tour des jeunes coréens pour démontrer que le gouvernement sud-coréen ne s’est pas tromper dans ses recherches et ses conclusions.
Arosmik, le 1er juin 2010 en Corée du Sud

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