Corée du Sud : Flexitime VS Confucius

25 juin

Emploi – Très peu de Coréens ont encore la chance de pouvoir y goûter, mais le « flexitime », autrement dit le temps aménagé, est une véritable révolution dans le monde du travail et plus largement dans la société en Corée du Sud. Les employés de bureau ont du mal à comprendre ce concept qui les pousse à quitter le bureau à 17 ou 18 heure pour aller faire du sport ou se relaxer. Pas étonnant. Leur vie est faite pour le travail, par le travail, avec le travail, au travail. Terminer à minuit ou dormir au bureau ne leur fait pas peur. Sortir du bureau alors que le patron y est encore, là, ça les inquiète. Pourtant, le temps aménagé n’enlève pas d’heures de travail mais permet de mieux se répartir ses tâches. Avec ce nouveau système qui s’impose peu à peu dans les grands groupes, à commencer par le monde de la finance, les employés sélectionnent leur BOB (beginning of business : heure d’embauche) et leur COB (closing of business : heure de débauche) en fonction des circonstances et en pensant à l’optimisation de leur temps de travail. Pour beaucoup d’employés, ce système est à double tranchant. Il faut que l’employé soit capable, en venant plus tôt le matin et partant plus tôt le soir, d’effectuer des tâches que les autres effectueront en restant du matin jusqu’au soir très tard. Le risque de voir ses collègues faire la moue dû aux absences répétées le soir devrait se faire grandissant. Lorsque l’on demande à certains employés si le système est adopté, la réponse est claire : une grande minorité ose aménager son temps de travail. Cette manière de travailler ne correspond en aucun cas à la culture d’entreprise en Corée du Sud. Et encore une fois, ce n’est pas parce que ça marche en Occident que cela marchera en Asie, surtout en Corée du Sud qui reste, malgré son ouverture, un pays fortement nationaliste et proche de ses valeurs confucéennes. Le projet pilote de « Flexitime » lancé en mai 2010 par le ministère de l’administration publique et de la sécurité devrait se finaliser d’ici la fin du mois. Environ 1 000 personnes issues de 17 agences publiques ont participé à ce programme. Si ce système prouve que la productivité des employés est meilleure, les entreprises seront poussées à l’utiliser. Pour rappel, en 2007, les Coréens passaient en moyenne 2 316 heures au bureau par an, soit le ratio le long parmi les membres de l’OCDE, mais pour une productivité peu efficace, la Corée se plaçant au 22e rang.
Arosmik, le 27 juin 2010 en Corée du Sud

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