Corée du Sud : guerre contre la discrimination raciale

19 octobre

Société – Les affaires d’une Ouzbek répondant au nom de Karina Kurbanova sont revenues aux oreilles de la communauté des migrants de Gyeongnam, association de défense des droits des étrangers dans la province Sud de Gyeongnam. Ni une ni deux, une campagne est lancée pour pousser le gouvernement à créer une loi anti-discrimination raciale. Quel rapport avec cette Ouzbek ? Celle-ci se serait simplement vu refuser l’accès à un sauna du côté de Busan, alors qu’elle détient la nationalité sud-coréenne depuis 2009 suite à sa naturalisation. Seul souci : elle a un physique d’étrangère, un fait qui n’a apparemment pas plus au gérant de l’établissement qui n’a pas souhaité la laisser entrer, lançant au passage que les étrangers « salissaient les eaux dans les conduits du sauna » et « transmettaient le sida », bref, du haut niveau. Avec 1,3 millions d’immigrants en Corée du Sud, l’association veut réagir et souhaite recueillir un maximum de signature pour sa pétition de loi anti-discrimination raciale. « Ce sont nos voisins, nos amis. Les critiquer parce qu’ils viennent de pays parfois moins développés que la Corée est une chose à laquelle nous devons renoncer » clame haut et fort Jung Moon-Soon, coordinateur du centre. Car le souci ne s’arrête pas au cas de ce sauna. Karina Kurbanova a décidé de porter plainte auprès des services de police locaux qui lui ont gentiment répondu qu’aucune loi ne leur permettait d’agir et de changer le règlement de ce sauna, lui conseillant au passage de tenter d’aller dans un autre établissement. Pour rappel, Kurbanova est coréenne et s’appelle également Ku Su-Jin… En conférence de presse, elle a tenté de donner une possible explication à ce phénomène : « De nombreuses étrangères travaillaient dans les bars de la ville et des rumeurs couraient comme quoi elles avaient le sida, ce qui a longtemps poussé les femmes locales à ne pas accepter de se rendre dans des saunas où les étrangères venaient ». La commission nationale des droits de l’homme travaille déjà sur ce cas et donnera un avis si discrimination il y a eu ou non dans les trois mois qui viennent.

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