Corée du Sud : les cigarettes moins chères qu'en 2004

26 octobre

Économie – Augmenter les prix des paquets de cigarette pour diminuer de manière considérable le nombre de fumeurs n’a jamais vraiment fonctionné, peu importe le pays. C’est une règle économique de base qui intelligemment prend en considération le fait que les fumeurs, de par leur addiction, considèrent la cigarette comme un produit illégal et que la plupart d’entre eux seront prêts à (presque) tout pour en avoir.

En Corée du Sud, cette règle a plutôt été bien comprise : une augmentation de 500 wons en 2004 et depuis, quasiment plus rien… Parmi les 34 pays membres de l’OCDE (organisation de coopération et de développement économique), la Corée du Sud se place en 30e position pour le prix d’une cigarette fumée et mais prend le 7e rang en termes du nombre de fumeurs, 25.8% de la population à fin 2010. Un peu à l’image du Mexique qui prend la 28e position niveau prix mais se place en 3e place en termes de fumeurs. En Irlande, le contraste est plus important, avec les cigarettes les plus chers vendus parmi les 34 pays et tout de même une 11e place en nombre de fumeurs.


De son côté, l’organisation mondiale de la santé se cache derrière un rapport qui affirme qu’une augmentation de 10% du prix des cigarettes réduit le nombre de fumeurs de 4%, défendant le fait qu’il faille imposer des taxes sur les paquets de cigarettes, meilleure solution pour réduire le nombre de fumeurs. En début d’année, les marques étrangères ont augmenté leur tarif de 200 wons mais les marques locales ont poursuivi de vendre à 2 500 wons leur paquet de 20 cigarettes.
D’une certaine manière, en prenant en compte l’inflation et l’augmentation des salaires depuis six ans, le prix d’un paquet est aujourd’hui moins cher et plus accessible que le prix de 2004… le nombre de fumeurs ne risquent donc pas de diminuer.

Du coup, une solution pourrait voir le jour : aligner les prix des cigarettes sur l’indice des prix à la consommation (IPC). C’est ce que fait l’Australie depuis 1983 en ajustant les tarifs du tabac en février et août, en fonction de la variation des prix à la consommation. Une enquête menée tous les trois ans a par exemple montré que le taux de fumeurs était passé entre 1998 et 2007 de 21.8% à 16.6%, et que le marché avait chuté de 27.5 milliards de cigarettes à 22.7 milliards. Le gouvernement de Lee Myung-Bak préfère pour l’instant s’attaquer aux lieux publics en y interdisant la cigarette, mais cela ne semble pas suffire à arrêter les fumeurs…

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