Corée du Sud : rien n'est joué avec les Etats-Unis

14 octobre

Économie – Cérémonie en grande pompe hier devant la Maison Blanche avec Lee Myung-Bak et Barack Obama se félicitant l’un l’autre de la ratification au Congrès Américain de l’accord de libre-échange entre les Etats-Unis et la Corée du Sud. Création d’emplois dans les deux pays, croissance combinée des économies, alliance la plus totale en termes de sécurité, développer leur contribution pour la communauté internationale, former des équipes sur des secteurs comme les formations, les services de santés et les infrastructures en Afrique… Bref.

La journée du jeudi 13 octobre n’a été qu’une jouissance bilatérale de 24 heures, bien loin des pseudo-émois qui ont suivi la signature puis la double ratification en Europe puis en Corée de l’accord de libre-échange qui liait le Pays du Matin Frais au 27 pays du bloc UE au printemps dernier. Et c’est bien là le « hic ». La ratification doit être faite chez les deux parties concernées et à l’heure actuelle, seuls les Etats-Unis ont validé la signature de l’accord.

Alors que l’accord avec l’Union européenne aura mis 4 ans a passé (2007-2011), celui avec les Etats-Unis a débuté en novembre 2004 avec des premiers groupes de discussions, avant un lancement officiel en février 2006, une première conclusion en avril 2007 puis un grande vide après de violentes manifestations populaires dans Séoul pour s’opposer à un tel traité avec l’« ami américain » (problématique du bœuf importé). Premier échec du président Lee Myung-Bak. Fin 2010, les ministres du commerce des deux pays se sont à nouveau rencontrer sur fonds de ratification
prochaine d’un accord avec l’UE. En février 2010, Corée et Etats-Unis signent et s’échangent les documents validant l’accord puis en juin dernier, le MOFAT (ministère des affaires étrangères et du commerce) lance une première proposition de ratification devant l’Assemblée nationale. Depuis, rien côté coréen, mais une ratification le 12 octobre du côté américain.

Mais pourquoi cela pourrait être si difficile à faire passer du côté de la quatrième économie asiatique ? Deux raisons : Lee Myung-Bak n’est pas le président le plus apprécié de l’histoire politique de Corée du Sud avec un historique de l’ALE Corée-USA pas vraiment à son avantage et le Grand Parti National (GNP) va devoir convaincre son grand rival, le Parti Démocrate (DP), de coopérer d’ici la fin du mois pour accélérer la ratification pour, pourquoi pas, une entrée en vigueur en janvier. A peine la ratification américaine confirmée, les deux représentants des partis se font la guerre.
Si pour Hwang Woo-Yea du GNP il faut s’entendre au plus vite dans l’intérêt du commerce sud-coréen (objectif du 28 octobre pour la session plénière de l’Assemblée nationale), pour Kim Jin-Pyo du DP, le gouvernement doit avant toute chose renégocier cet accord afin de fixer les problématiques qui seront engendrés par cet accord sur les petites sociétés et les commerçants.

Le Parti Démocrate demande également, sous son « Plan 10 + 2 », une série de mesures pour le milieu agricole et financier. Kim Dong-Cheol, député du DP, indique que « le « Plan 10 + 2 » a été proposé il y a quatre mois et que le GNP n’a pas pipé un mot depuis et aujourd’hui il nous presse de valider un accord ». Le GNP, malgré la résistance du DP, pourrait l’emporter avec sa majorité de fauteuils à l’Assemblée (168 sur 299) mais devra également faire passer 14 nouvelles lois pour valider l’entrée en vigueur d’un tel accord. Mais deux facteurs vont entrer en jeu et seront cruciaux. Dans un premier temps, les élections pour la mairie de Séoul le 26 octobre vont opposer les deux camps pendant les jours qui viennent et l’année 2012 sera une année de transition en Corée comme dans le reste du monde : élections présidentielles en France, aux Etats-Unis, en Corée et changement à la tête du parti Chinois pour ne citer qu’elles…

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