La Corée ouvre une prison pour étrangers

25 février

Justice – La ville de Cheonan sera la nouvelle terre d’accueil des étrangers. Non, il n’est pas question d’un énième quartier pour les étrangers. Il s’agit de la première prison de Corée du Sud censée accueillir uniquement les délinquants étrangers. Une première. En compagnie de délégués étrangers, le ministère de la justice Lee Kwi-Nam était tout fier d’inaugurer ce bâtiment tout neuf, à une petite heure de Séoul. Pour le gouvernement, il devenait utile pour le pays de s’équiper d’un tel établissement, le nombre d’étrangers augmentant sans cesse tout comme les crimes perpétués par cette communauté. Le traitement sera le même pour tous, peu importe leur origine ou leur religion, en se basant sur les valeurs universelles des droits de l’homme. Du côté des statistiques, il apparaît en effet que le nombre de crimes perpétués par des étrangers est en forte augmentation : de 350 en 1999, le nombre d’étrangers inculpés a atteint les 1 800 en 2008. 587 prisonniers sont d’ores et déjà réunis dans cet ancien centre de correction pour les jeunes, représentant 27 nationalités. La Corée compte un total de 1 504 étrangers prisonniers aujourd’hui provenant de 47 pays différents. Dans la prison de Cheonan, le personnel sera à même de parler plusieurs langues étrangères et le centre de détention sera composé d’un département international. Le besoin devenait urgent, les conflits entre étrangers et coréens dans les prisons se faisant de plus en plus fréquents et les espaces ainsi que les personnels dans les autres prisons n’étant plus adaptés à ce type de détenus. Ces prisons seront donc plutôt comme des centres de détentions internationaux, dans lesquels les détenus pourront goûter à de la nourriture étrangère, auront accès aux chaînes de télévision de leur pays et pourront communiquer avec les gardiens dans leur langue maternelle. Aujourd’hui, les langues représentées sont le chinois, le russe, le vietnamien, l’espagnol, le mongol et l’anglais, soit les langues des étrangers le plus souvent inculpés. La prison offrira des classes culturelles ainsi que des stages pour des emplois. L’université de Dankook collabore à ce projet pour aider au mieux les étrangers afin qu’ils s’adaptent mieux à la société dès leur sortie de prison. Les femmes étrangères inculpées iront au centre correctionnel des femmes de Cheonan en attendant qu’une nouvelle mesure soit mise en place.
Arosmik, le 25 février 2010 en Corée du Sud

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