L'importance du troisième fils en Corée

21 avril

Société – En Corée, la troisième fille d’une famille est souvent considérée comme la meilleure. Un proverbe dit même qu’il n’est pas nécessaire de voir le visage d’une troisième fille avant de l'épouser car elle sera forcément magnifique. Il semblerait que pour les garçons aussi, la réussite (et non la beauté) soit au rendez-vous. Et que ce soit en Corée du Sud ou en Corée du Nord, deux cas nous viennent directement à l’esprit. Commençons par le Nord. Depuis des mois, tout le monde sait que Kim Jong-Il attend le bon moment pour lancer son troisième fils Kim Jong-Un à la tête de la dictature communiste. Et après des années d’incertitudes, les plus grands experts penchants pour Kim Jong-Nam, le plus âgé des enfants du « Cher Leader », ce sera finalement le plus jeune, le troisième fils de la dernière génération des Kim. Au Sud du 38e parallèle, c’est un peu le même genre d’histoire qui se retrouve dans le conglomérat Samsung, premier groupe coréen et porte-drapeau coréen de la technologie mondiale. Cela ne concerne pas la dernière génération de la « dynastie » des Lee, à savoir les petits-enfants du fondateur Lee Byung-Chull, mais bien la génération actuellement à la tête du chaebol. Car oui, Lee Kun-Hee qui vient tout juste de revenir aux affaires après deux ans d’ « inactivité » suite à une affaire judiciaire qui l’avait écarté du groupe, est le troisième fils du fondateur de Samsung. Si à la base « Papy Lee » comptait faire de son plus vieux fils le grand héritier de l’empire Samsung, ce sera bien Lee Kun-Hee qui finalement prendra les reines du géant de l’électronique. Et si l’on remonte dans l’histoire de la Corée du Sud, ce royaume au matin frais (Joseon : 1392 – 1910), on retrouve le Roi Sejong et l’amiral Yi Sun-Shin, tous deux troisièmes enfants de leur famille, dont les statues trônent aujourd’hui au cœur de Séoul, sur la Gwanghwamun Plaza. Il semblerait par contre que le succès des troisièmes fils fasse le malheur des premiers : Kim Jong-Nam, premier de Kim Jong-Il, a failli être assassiné l’année dernier, le grand frère de Lee Kun-Hee, déçu par la décision, s’est mis à errer dans le pays, le plus vieux frère du Roi Sejong a fait de même et le deuxième frère est devenu moine bouddhiste.
Arosmik, le 21 avril 2010 en Corée du Sud

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